Wind4life en nav

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winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


lundi 22 août 2016

Encore le Gascogne

 Auteur Yaël

Le vent a repris mais cette fois-ci au travers et la nuit ce passe plutôt calmement. On était moins à la gite et donc par définition plus confortable. Sauf que nous avons entendu un drôle de bruit au pilote et Nico décide de se mettre à la cape pour voir ce qui se passe.  Le bateau est comme une coquille de noix à la dérive au milieu du Gascogne. Ca bouge beaucoup. Nico remarque effectivement une usure anormale entre la goupille du vérin et le secteur de barre. Il a du mal à trouver une solution rapide, resserre tant bien que mal la pièce mais ce n'est pas parfait et on décide de continuer comme ça. En plus c'est la nuit et il faut qu'on avance pour ne pas se retrouver encore une nuit de plus dans le Gascogne. La journée est belle et on recharge nos batteries grâce aux rayons de soleil de l'Atlantique et les dauphins sont toujours aux rendez-vous. A croire que le livre de Lola sur les marins et les dauphins est une histoire vraie. Le spectacle continue de plus belle et en fin de journée Yanic, Lola et Nico voient 2 souffles de baleines au large des côtes espagnoles. Terre en vue! On approche la Galice. On sent l'émotion qui monte. Soudainement, j'entends un bruit bizarre sous la barre qui nous casse net notre moment d'évasion. Et, M…, plus de pilote, le bateau part au lof et on comprend tout de suite que le pilote nous a lâché. Le vérin c'est littéralement décroché du secteur de barre et nous contraint de reprendre la barre en manuel. Il nous reste encore 60 miles avant la Corogne, soit une douzaine d'heures. Le vent déscend jusqu'à pétole et on décide de mettre le moteur que nous n'avons finalement plus jamais éteint jusqu'à l'arrivée.  On s'échange la barre régulièrement car c'est fatiguant de barrer longtemps. Je sens Nico tracassé par cette histoire de pilote et son rêve de vouloir se poser en Galice sans devoir penser à W4L, part aussi vite qu'il n'est arrivé. Je me force à cuisiner des courgettes farcies avec du riz, peut-être pour me donner bonne conscience de mère nourricière et de redonner un peu de repères à cette petite famille devenue sauvage. Mais à quoi bon, on mange très peu et tous le monde est crevé. Je met les enfants au lit et une longue soirée sur le pont nous attend à Nico et moi. On retrouve le réseau et Nico décide d'appeler son pote 'tonton', qui depuis le début de ce projet nous donne que de bonnes ondes et redonne le sourire à l'équipage dans des moments de doutes. Et ça marche, Nico est rassuré, merci tonton Antoine d'être là! Il est 23h et on se rapproche de la côte. Il y a plein de pêcheurs de sortie ce soir. L'AIS nous indique une dizaine de bateaux autour de nous et on essaie de les repérer à l'oeil nu. Une chose inattendue se produit… J'avais piqué un mini somme et Nico me réveille assez stressé et m'annonce qu'il ne voit plus rien. Je me réveille brusquement et je regarde effectivement autour de nous et une épaisse couche de brouillard entoure notre bateau. C'est très impressionnant, alors que nous arrivons dans la baie de la Coruna et que nous ne voyons pas plus loin que l'avant de W4L. On entend des bruits de moteur autour de nous et on ralenti notre bateau par peur d'une collision. Nico a les yeux fixé sur la carte et moi je scrute et j'écoute autour de moi. C'est une ambiance très particulière que nous n'avions pas encore vécu, en bateau en tout cas. Nico décide d'allumer son radar par acquis de conscience tout en sachant que nous n'avions même encore eu le temps de voir comment il fonctionnait et qu'il nous restait seulement 2 h de nav. On continue notre route et avançons très stressé mais avons espoir qu'en se rapprochant des côtes la visibilité s'améliorera.  Et en effet, une demi heure avant l'arrivée le brouillard disparait aussi vite qu'il n'est apparu et on souffle. On voit la ville de Coruna au loin avec toutes ses lumières qui brillent dans tous les sens et ça nous rassure vachement. Il est 3h30 du mat, on rentre dans une marina à peu près vide, et nous mettons nos pieds sur les pontons et sommes heureux d'être là!


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