Auteur Yaël
Ah, enfin une bonne nuit récupératrice. Je me suis réveillée à 7h et je me suis mise à écrire et encore écrire… Un moment tant attendu, prendre du temps pour soi ! Quel luxe. Nico et les enfants ont émergé vers 10h. Incroyable !
Le programme du jour n’est pas défini. On reste encore une nuit à Cherbourg ? Les avis sont partagés. Il fait beau, le vent souffle bien et nous sommes tentés de quitter Cherbourg continuer notre étape vers les îles Anglo-Normandes. Il parait que c’est très joli. Nico calcule les marées, le courant, le vent et tutti quanti. Bordel, c’est compliqué ! Nous bricolons quelques petits trucs et envoyons Lola vers le petit défi du jour. Elle est emballée et on lui donne la mission de passer un petit bout dans une petite poulie en haut du mat à hauteur des premières barres de flèches. Elle fait ça comme un chef, alors qu’elle a le vertige ! Bravo ma belle, grâce à toi nous hisserons tous les pavillons de chaque pays du bon côté. Elle était fière. Et surtout merci Lola pour nos bras, nous avons hissé un poids plume...
Nous faisons le plein de gasoile et d’essence et quittons le port à 15h30. Je me rends compte que je n’ai même pas pris le temps de visiter Cherbourg. Une prochaine fois sûrement.
L’équipage est plus en forme et surtout la nav d’aujourd’hui est plus courte avec ces îles mythique des Anglos comme destination. Toujours allure au près. Cela me fait bêtement penser à ce bête jeu télévisé d’Arthur où l’on reste dans une pièce incliné à 45° pendant la durée de l’émission. Tous compte fait, l’inclinaison de W4L me convient mieux !
On avance bien grâce au courant. Nous avons atteint un jusqu’à 4 nds de courant en passant le cap ‘Blanchart’. Christine, il doit y avoir une histoire de belle-mère la derrière… ;-) C’est réputé être les plus grands courants d’Europe. C’est une nav physique et on est tous contents d’arriver au mouillage à Aldernay. On profite de cette magnifique vue. Les enfants ont hâte de mettre le pied à terre et on décide de gonfler l’annexe flambant neuve. A part l’avoir gonflée dans notre salon, elle n’a pas encore goûté à l’eau salée.
C’est là que les Romains s’empoignèrent… Nico veut faire plaisir aux enfants et imagine faire son petit tour en annexe avec sa belle petite famille. Et ben non ! Sur un bateau tout prend du temps et surtout, tout n’est pas si simple. Nous avons 2 moteurs certes, l’un est assez lourd et le système de levage n’est pas encore opérationnel et en essayant de le hisser et de le mettre sur l’annexe, on a failli perdre notre moteur à l’eau et faire un trou dans l’annexe. L’autre plus petit moteur se positionne comme il faut à l’arrière de l’annexe mais ne veut pas démarrer. Tout ça sur une mer(e) houleuse bien sûr. Il y a de quoi énerver ce marin d’eau douce. On aurait dit le capitaine Haddock. Entre temps il est 21h30, le soleil s’est couché et je me réfugie devant les fourneaux en cuisinant mon roastbeef chez les Anglish. Nico part se calmer seul dans son annexe à la rame. Là, je suis fâchée. La tension est à son maximum. Même les enfants restent penauds et se résilient en disant à leur père : » Mais papa, ce n’est pas grave, demain c’est bon aussi pour faire de l’annexe. » On finit par passer à table ensemble vers 22h30 dans une ambiance calme. Ca bouge beaucoup au mouillage. Le bateau craque de partout et les haubans couinnent. Nico se demande s’ils ne sont pas trop tendus et part voir sur le pont. Moi, je pars me coucher en même temps que les enfants, avec une tête remplie de questions et de doutes. Sommes-nous cap ? La nuit porte conseil…
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