Wind4life en nav

Wind4life en nav

winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


vendredi 31 mars 2017

Un américain-frites

31-3-2017

Dernier jour du mois. Encore quelques bricoles à faire sur W4L et nous sommes près pour une nav vers les British Virgin Islands. Le frigo et les réserves sont chargés à bloc et on est près pour au moins un mois d’autonomie. On nous a dit que  la vie aux BVI était très chère. Vaut mieux être prévoyants quand tu sais qu’un pain coute 6$.
On prend encore un dernier repas au mouillage, digne d’une soirée bien de chez nous. Un américain-frites fait maison avec une bonne salade de blé. A chaque bouchée les « mmm » retentissent jusqu’à se battre pour avoir la dernière cuillerée et pour lécher le plat. Un peu comme quand on prépare un dessert au chocolat. Il est 20h et on largue les amarres le ventre plein. Une petite nav de nuit tranquille nous attend pour atterrir dans un nouvel environnement le lendemain matin.

lundi 27 mars 2017

Le "Livre"


27-3-2017

Le programme scolaire à été bouclé depuis quelques semaines et on ne fait plus que de la répétition. Les enfants en ont marre de l’école à bord et j’avoue moi aussi je commence à saturer. Pour Lola c’est encore la croix et la bannière pour les maths et on doit se battre pour qu’elle arrête de dicter sa loi. Par contre elle dévore des livres et des livres. Plus de 40 livres sur la liseuse et encore une bonne dizaine de livres de toute sortes d’auteurs. J’ai encore des centaine de livres que j’avais téléchargé d’un bateau-copain il y a trois mois. N’est-pas finalement dans la lecture que l’on trouve les plus grandes richesses.  J’ai lu une histoire touchante « Petit pays, de Gaël Faye » qui parle d’un garçon de 10 ans qui découvre la bienfaisance de la lecture dans son pays en guerre dont voici un passage si vrai: »Grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse, je respirais à nouveau, le monde s’étendait plus loin, au delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs. Je n’allais plus à la planque, je n’avais plus envie de voir les copains, de les écouter parler de la guerre, des villes mortes, des Hutu et des Tutsi. Avec Mme Economopoulos, nous nous asseyions dans son jardin sous un jacaranda mimosa. Sur sa table en fer forgé, elle servait du thé et des biscuits chauds. Nous discutions pendant des heures des livres qu’elle mettait entre mes mains. Je découvrais que je pouvais parler d’une infinité de choses tapies au fond de moi et que j’ignorais. Dans se havre de verdure, j’apprenais à identifier mes gouts, mes envies, ma manière de voir et de ressentir l’univers. »
Le ‘Livre’ est sans hésitation l’objet incontournable dans l’absolu mais sur un bateau il est multiplié par 10.

dimanche 26 mars 2017

On sanglote sur W4L...

26-3-2017

Ce matin je reçois un mail en m’annonçant que les places à l’école des enfants ne sont plus libres. Nous décidons d’en parler aux enfants afin de les préparer à un changement d’école l’année prochaine. J’ai la gorge nouée, mais après une année chargée en expériences et changements multiples, je ne crains pas trop leur réaction finalement et je les sens près à affronter de nouvelles aventures. Je n’ai pas mesuré à qu’elle point l’attachement à leur école était si fort. Ils ont fondus en larmes et se sont tous les deux réfugiés dans leurs cabines. Je craque aussi et Nico me prend dans ses bras. On accumule. Plus de boulot pour Nico, plus d’école de notre choix? Je me ressaisis rapidement et je vais voir les enfants. Je vois Lola sangloter devant les lettres et les attentions qu’elle a reçues de ses amies et Yanic feuillette le livret rempli de petits mots réconfortants, que Jack lui avait donné.  Ils demandent à communiquer avec leurs amis en Belgique. Mais quelle bonne idée! Ils partent avec leurs tablettes et on s’installe dans la boulangerie en prenant un petit café, nous profitons du réseau wifi pour écrire des messages aux copains et copines. Ces petits être sont loin d’être insensibles mais j’admire leur force de pouvoir passer du pleure au rire juste en s’accrochant à de nouveaux projets. Lola me dit: « Maman, si je ne vois plus Zia à l’école, je pourrai m’inscrire à une activité avec elle et je pourrai la voir le weekend. » Yanic me dit: « Moi, de toute façon je n’avais plus qu’une année à faire et Jack je sais que je le verrai toute ma vie. Mais j’aimais bien mon école.» Les confronter aux changements et de rebondir rapidement après un passage houleux, c’est la vie sur Wind 4 life depuis 8 mois. A nous d’en prendre de la graine et de voir le positif dans un négatif. Allez, ressaisissons-nous et allons de l’avant…

samedi 25 mars 2017

Mon anniversaire

25-3-2017

Les messages d’anniversaire fusent et ça permet de me détendre. Tous ces messages sont encore plus touchants quand on est loin de ses amis et de la famille. J’ai envie de faire un saut de puce et de venir vous toucher, vous embrasser, vous sentir. Les émotions sont amplifiées et vous me manquez.  Mais ne vous trompez pas, je parle juste d’un saut de puce. Je souris. Pour ma part, « loin des yeux, PRES du coeur » encore plus.
Je me fais gâter aujourd’hui. Petits cadeaux et petites attentions sont au rendez-vous. Ce soir c’est repas sur W4L. Les Belgo-Franco-Suisse se sont régalés! Le lendemain, en écrivant, j’ai réalisé que je n’avais pas immortalisé cette journée et cette soirée et je ne pourrai vous montrer aucune photos. J’ai vraiment lâché prise…

jeudi 23 mars 2017

L'injustice me ronge...

23-3-2017

On arrive à St Martin. Une escale technique, avitaillement, administrative et coup de fils sympathique et désagréable, coiffeur après 6 mois d’attente, et quelques achats pour mon anniversaire dans 2 jours.
Cette escale était prévue pour 2 à 3 jours et à finit par durer une bonne semaine. Un grand classique. Ce genre d’escale est à double tranchant. On retrouve le confort de la civilisation et la facilité de se reconnecter au monde réel mais cette fois, je le vis très mal. Depuis plus d’un mois je trimbale dans ma tête un sentiment d’injustice énorme qui s’est révélé non métrisable durant notre semaine à St Martin. Ce mot retenti dans ma tête jour et nuit et m’empêche de dormir. C’est mon plus grand point faible qui se manifeste et je n’arrive pas à le gérer. Je pleure tout le temps et dès que je pense à ses personnes malhonnêtes j’ai une boule dans le ventre. Ca doit probablement faire partie du voyage. Je dois accepter que la malhonnêteté et l’injustice font bel et bien parties de ce monde. Aujourd’hui elles me frappent. C’est juste insupportable. Nico est le premier concerné, souffre en silence à chaque fois qu’un appel ou un mail le poignarde. Sommes-nous punis parce qu’on a fait le choix d’être loin? Eh oui, c’est se qu’ils nous disent au téléphone. Par contre sur papier, ils décident de faire autrement et Nico perd tout simplement ses droits parce qu’un ’nettoyeur’ a décidé de le mettre dans le ‘panier’ d’un licenciement collectif pour que la société dans laquelle il travaillait puisse payer un minimum d’indemnités. Tous des ripoux! Comment me sortir de cette colère, bordel de M… J’ai envie de rentrer.
MAIS A QUOI CA SERT, FRANCHEMENT?



Nous retrouvons des boutiques, des coiffeurs, des laveries, des super-marchés, des boulangeries, un McDo,… comme chez nous. Ca nous fait toujours bizarre et on redécouvre ce luxe d’avoir tous les produits qu’on veut. Dans les super-marchés, les enfants s’extasient quand ils retrouvent des produits qu’ils n’ont plus vu depuis des mois. Quand ils ne l’ont pas, ils ne le réclament pas, mais quand c’est sous leurs yeux, la tentation est énorme et ça ravive leurs papilles au point de sautiller de bonheur devant un paquet de boeuf haché, un pot de tapenade ou des yaourt en tous genre. J’avoue que même moi, je me suis arrêtée devant le rayon fromages, et je me suis laissée surprendre à respirer cette odeur puante mais si délicieuse. J’en ai fait mon idée de diner d’anniversaire, un Cheese & Wine et en dessert un tiramisu fait maison. On ressort du Super U avec 3 caddies pleins et une très sympathique dame à la caisse nous propose de nous transporter jusqu’à la Marina avec sa voiture. Une dame charmante d’origine Brésilienne, qui vit depuis 30 ans à St Martin et qui a également beaucoup voyagé dans sa vie. Vu la quantité de courses, elle nous a repérée comme des personnes voyageants en bateau et on n’a sympathisé. C’est juste super cette générosité.

mercredi 22 mars 2017

Shell beach

22-3-2017

C’est une journée relâche aujourd’hui. Trop d’émotions et d’apéros ces derniers jours. Finalement j’ai trouvé ta journée d’anniversaire fabuleuse, Nath. On s’est retrouvé ensemble en toute simplicité avec les Keraban autour d’un burger frite et bière dans le plus ancien bar de St Barth. Eh oui, même à St Barth dans tout ce bling bling cette journée fût pleine d’humanité et de simplicité. Je me souviendrai toute ma vie de ce 21 mars 2017!

Nous airons dans les rues et faisons quelques achats souvenir et terminons la journée à Shell Beach. Une belle petite plage de coquillages non loin du port de Gustavia. Un bar crée jadis par Yannick Noah longe le bord de mer et on y reconnait vite sa population bling bling. Un bar devenu sélect où le verre d’ice-tea coûte 10 euros, autant vous dire que nous ne sommes pas restés . Des sacs à mains LV et des iPhone dernier cri sont laissés en vue sur les serviettes de plage pendant que Mesdames se baignent. On s’écarte un peu de ce beau monde et on s’installe plus loin au calme sur nos serviettes Décathlon avec nos 8 gamins. A 2 m de nous une mannequin se fait photographier en maillot de bain dans des poses plutôt sensuelles. Plus la plage se vide, plus la nana se déshabille pour enfin terminée nue sous un t-shirt mouillé blanc.

On ne la retrouvera pas dans le ELLE celle-là! N’est-ce pas Nico, Cédric et Vartan ? Je rigole bien avec Nath et Isabella. Même les enfants dans leur plus grande discrétion, observent la scène de cette nymphe sur son rocher mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils n’ont pas l’air choqués du tout et ils se marrent entre eux. 
Welcome in another world…




mardi 21 mars 2017

See you Sea You...



21-3-2017

C’est l’anniversaire de Nath aujourd’hui. Nous l’avons fêté la veille autour d’un bon spagh bolo sur W4L car aujourd’hui c’est le départ définitif de nos amis Sea You. Nos routes ne se croiseront plus en mer à partir d’aujourd’hui. Ils redescendent vers le sud pour continuer leur voyage encore pour une année au moins. En fin de journée après un gâteau d’anniversaire préparée avec tendresse par la famille Kéraban et Lola c’est l’heure de se quitter. Le gâteau à un goût de départ et j’ai l’estomac noué. Rien qu’en l’écrivant, j’ai les larmes qui remontent. Nous sommes très très émus. Nous ressentons les mêmes émotions que lors de notre départ en juillet dernier où tous nos amis et famille sont venus nous dire au revoir. Au revoir, veut dire que l’on se reverra et j’y compte bien. J’essaie de sécher mes larmes mais je ne parviens pas.  Trop de bons souvenirs me reviennent à l’esprit et me rende nostalgique. La fin de notre voyage se rapproche également et mon sentiment est partagé entre joie et tristesse. Talitha et nous, escortons Sea You pendant une partie de la nav et il pleut des larmes sur W4L. S’ils avaient pu être en eau douce, j’aurais au moins pu profiter d’une douche à 37°.  D’ailleurs, c’était un de mes cadeaux d’anniversaire des Sea You. Une douche chaude de min 50 litres à bord de leur bateau. Il faut dire qu’ils ont mille litres d’eau douce à bord.

Le temps nous a rattrapé je n’ai pas eu l’occasion de profiter de mon bon cadeau aujourd’hui, mais je le garde en souvenir de vous et de votre générosité! Aujourd’hui on pleure de vous voir partir, mais ce sont aussi des larmes de joie d’avoir croisé votre route sur la place de Porto Santo en mangeant une glace. Depuis ce jours là nous avons partagé des moments uniques et inoubliables qui resteront gravé à jamais.
Nous avons le coeur serré en vous voyant partir au large et sortir de la portée VHF, mais nous mouillons serein, rempli de bonheur et c’est certain, on vous reverra un jour quelque part sur la planète et les portes de notre maison resteront  toujours ouvertes pour vous.


vendredi 17 mars 2017

Bling bling...

17-3-2017

Quand je dis bling bling, yachts et île de riches, vous avez tout compris.  Les yeux de Lola scintillent et elle voit son rêve autour d’elle. Nous mouillons dans la baie de Gustavia devant un énorme yacht anglais avec un Class J comme annexe. Nous sommes arrivés pendant le weekend de la Bucket regratta de St Barth. La jet set est de sortie. Des hélicos décollent des yachts de luxe et notre curiosité de voir une éventuelle ‘Star’ en sortir nous excite. Contrairement à ce que j’imaginais, c’est moins ‘matuvu’ qu’à St Trop. La parade sur le quai des milliardaire n’existe pas. Malgré les quelques boutiques de luxe dans les rues parallèles, je n’ai pas trouvé le port et sa ville si bien entretenus. C’est nettement plus mignon, chic et léché à St Tropez. Par contre les bateaux sont magnifiques, surtout les voiliers gigantesques. Lola rêve de faire une rencontre d’une famille sur un yacht. Elle ne comprend pas pourquoi je ne veux pas prendre l’annexe et aller dire bonjour à nos voisin yacht, comme on le fait habituellement entre plaisanciers. Pour elle se sont des gens comme nous et elle ne voit pas pourquoi il refuserait de prendre l’apéro avec nous. « Regarde Sea You, Talitha, Keraban, et plein d’autres,… ils sont devenus nos copains quand-même? » Alors, pourquoi pas les gens des yachts? C’est aussi un bateau, non? » C’est tellement vrai ce qu’elle dit et c’est tellement compliqué d’expliquer que nous ne faisons pas parti du même monde.








Nous sommes ici surtout pour voir nos Star les Sea You. Ce sont les retrouvailles après 3 mois de séparation et nous sommes trop contents de les revoir! On passe la soirée à partager toutes nos expériences et ils n’ont pas changé. Toujours des histoires à n’en plus finir. Pourquoi ils ne se retrouvent pas dans le Paris Match d’ailleurs? Vous gagnez trop à être connus, mes Sea You préférés!
L’autre jour nous sommes aller à l’anse du colombier et avons mouiller juste devant un yacht américain de plus de 100m « Limiteless ». En évitant nous nous sommes retrouvé au cul du yacht et nous avons pu observé quelques moment de vie à bord. Il y a un garde du corps en permanence, 5 personnes qui frottent en continu, 5 personnes qui sortent l’annexe (un speed boat en bois comme dans James Bond), un maître d’hôtel à tout heure de la journée, et j’en passe… 3 jeunes filles décident de faire du snorkeling et se font escorter par un gars de la sécurité. Un vieil homme pointe le bout de son nez, c’est Monsieur le milliardaire. C’est juste chiant ce que je vous raconte, non? Et bien c’est juste leur vie. Ceci dit, aujourd’hui je me mettrais bien dans une vie de princesse quelques jours.
En rejoignant Nath et Cédric à la plage, Nath m’explique que juste derrière elle dans les buissons un gros objectif dépasse discrètement le feuillage. Un paparazzi. J’en avais jamais vu un de si près. C’est oiseau rare nous fais bien rire et nous essayons d’observer quelle est l’histoire croustillante qui pourrait tant l’intéresser. On observe une famille avec quelques gardes du corps au loin. On décide de s’en rapprocher mais on ne reconnait personne. Ils nous font comprendre qu’il n’adore pas trop notre présence. Pourquoi une telle attitude? Il s’avère que cette famille provient de l’aristocratie espagnole et ils nichent dans un yacht au mouillage. D’après le paparazzi, cette fois, rien d’intéressant à photographier sur la plage… Pourtant nous y étions toute la journée en bikini. Nous n’avons probablement pas la silhouette du Closer ou du Voici.

mardi 14 mars 2017

Des kilomètres de sable blanc et doux...

14-3-2017

Nous laissons cette étendue d’eau turquoise pour une autre ambiance turquoise. Pourtant j’ai du mal à quitter le mouillage de Spanish Point. Je pourrais y rester des jours et des jours, d’autant plus que les enfants en partant vers la plage hier en annexe, ont vu une maman dauphin avec son petit nageant juste à côté d’eux dans 2m d’eau. Yanic et Lola me disent: « Maman, c’est dommage, je n’avais pas mon masque, sinon j’aurais sauté à l’eau. »  C’est fou comme ces créatures nous attirent. Cet endroit me donne un avant-goût de l’idée que je me suis faites des Bahamas. Ca tombe bien car finalement nous avons décider de ne pas faire les Bahamas faute de temps. J’ai un pincement au coeur et je vois mon rêve de nager parmi les dauphins s’effacer. Mais après tout ce n’est que partie remise… Nous faisons des S entre les patates de corail avec moi à l’avant afin d’éviter de taper dans un récif. A peine sortie de notre champs de patates, un ami vient nous dire bonjour à l’étrave. C’est un gros ’flipper’ tout seul qui vient chercher de la compagnie. Egoïstement, je ne vais même pas chercher mon appareil photo ni ma go-pro, mais je reste prêt de lui et je lui parle. Je sais, je gagatise mais c’est chimique entre moi et Flipper.
Nous arrivons à Low bay et mouillons devant une grande plage de sable de plus de 10 km. Il n’y a personne sur la plage. Seul un petit bar local fermé avec quelques transats et des cocotiers. Nous avons l’impression que c’est laissé à l’abandon mais nous apprenons que les Barbudiens sont en campagne électoral et que le patron du bar s’est présenté comme candidat et a donc mieux à faire en ville à Codrington que de servir une dizaine de touristes sur sa langue de sable paradisiaque. Par contre, il a laissé un panneau avec son numéro de téléphone et une inscription que s’est10$ par personne si nous voulons utiliser sa langue de terre. Il a omis de dire que la plage était publique évidemment. Nous nous promenons dans du gofio tellement le sable est doux sous nos pieds nus. Nous passons l’après-midi sur la plage à contempler nos seuls trois bateaux au mouillage. C’est incroyable. Je ne pensais pas trouver un endroit pareil.

Le lendemain, nous partons à terre. Il faut traverser la plage et de l’autre côté un gigantesque lagon sépare la mer de la ville de Codrington. On fait appel à un ‘watertaxi’ qui nous transporte sur cette énorme étendue d’eau jusqu’à un petit embarcadère. Il y a quelques blocs de maisons, une école, une épicerie, la police, une église et un petit aéroport au bout d’un champ. Bienvenue dans la capitale! L’île compte 1500 habitants. Autant vous dire que nous nous sommes retrouvé dans une ville fantôme. Des chevaux circulent en liberté dans les rues. On se sent comme des extra-terrestres. On décide d’acheter quelques saucisses et quelques légumes pour le barbecue de ce soir et on retombe dans une ambiance Cap-Verdienne. Le super-marché est vétuste, quelques mouches et bestioles qui nous piquent les mollets, une odeur de renfermé mais une caissière avec le sourire. Je demande si elle a de la menthe fraiche et je la vois partir dans son jardin juste à côté et me ramène un bouquet de feuilles vertes, mais c’est du basilic. Pas grave, le taboulé sera bon quand-même.
Le watertaxi nous attend pour midi et il nous fait visiter le lagon bordé de mangroves et sa réserve naturelle. C’est une réserve ornithologique avec des colonies de frégates noires. C’est très joli mais ces oiseaux puent terriblement et nous sommes contents de retrouver l’odeur marine sur la plage.




En fin de journée on prépare le feu sur la plage, on trouve une vieille table en bois et on se fait un buffet entrée, plat, dessert, digne d’un  restaurant étoilé. Rassasiés, on termine la soirée dans une ambiance musicale autour d’un beau brasero qui nous réchauffe le corps car il faut le dire, les soirées deviennent plus fraiches en remontant vers le nord; 26° tout est relatif…

lundi 13 mars 2017

Barbuda, l'île turquoise

13-3-2017
Nous laissons Antigua derrière nous avec un goût de trop peu à mes yeux. Nous devons avancer car nous voudrions absolument revoir nos amis Sea You à St-Barth vendredi et ne pas rater Barbuda. Pas grave, je me promets de refaire Antigua encore au moins encore une fois dans ma vie.
La navigation est tranquille jusqu’à ce qu’on approche Barbuda. Une île toute plate entourée de nombreuses patates de corail affleurantes. Nous voudrions mouiller dans Gravenor bay. On n’y voit personne au mouillage. Est-ce un signe? Le stress monte. Je me mets à l’avant du bateau et observe le moindre récifs sur lequel W4L pourrait s’échouer et faire rentrer bredouille tout son équipage en Belgique et laisser une belle épave à Barbuda. On n’a pas envie de ça. Il faut naviguer à vue ici car tous ces récifs ne sont pas répertoriés sur la carte. On sillonne entre les patates et arrivons dans une petite zone claire avec 3 m de profondeur entourés de massifs coralliens. Il ne faut pas trop hésiter, c’est ici qu’on dois jeter l’ancre avant qu’il n’aie plus d’eau. On a compris pourquoi nous sommes seuls au monde ici. Au loin on aperçois juste un catamaran. Talitha est juste derrière nous et cherche une place. Ils ont un dériveur et ils peuvent s’aventurer dans des zones à faible profondeur. Néanmoins, ils restent frileux à l’idée d’avoir peu d’eau sous la coque et reviennent finalement mouiller près de nous. C’est la première fois que nous mouillons sur 3 m de fond avec notre quillard de 1m90. Il reste un mètre sous la quille et W4L flotte au dessus d’une langue de sable blanche à perte de vue avec quelques raies curieuses. Je n’ai pas de mot ou il me manque du vocabulaire pour vous décrire la beauté dans laquelle on se retrouve. Une eau transparente turquoise, des patates de corail pleines de vies et surtout, on est seul dans une baie immense où rien qu’une fine langue de sable blanc sépare le ciel et la mer. Ce sont des moments de jouissance indescriptible et je ne peux qu’inciter à faire le voyage pour le vivre par vous-même et de comprendre nos émotions.
On y fait une nouvelle rencontre. Le seul catamaran mouillé un peu plus loin, nous rejoint en annexe avec 2 enfants. Au grand bonheur de Lola, Lilou 10 ans ne quitte plus W4L et elles jouent pendant 2 jours quasi non-stop dans leur monde de Légo Friends.








dimanche 5 mars 2017

Le rêve d'Antigua

5-3-2017  12-3-2017

Le rêve d’Antigua… Cette étape nous titillait depuis un moment et nous y voilà. Nous atterrissons à English Harbor. C’est une marina et un mouillage très « smart » dans une English spirit. Tout est beau, classe et chic. Nous faisons très plouc au milieu de ces beaux voiliers et yachts dont leurs feux de mouillages brillent en rouge au lieu de blanc, car les mats dépassent les 50 mètres. Le soir, la baie scintille d’étoiles rouges. Pas grave. On enfile une petite robe et le tour est joué. On s’adapte très bien à tout environnement et on devient passe-partout.




La nuit nous avons pas bien dormi. Nous étions pas très tranquille au mouillage vu les fonds un peu rocailleux et on décide de lever l’ancre et de partir vers Mamora bay.  Là nous étions seuls au mouillage. C’est très rare et on y reste 2 jours. L’endroit est comme une piscine tellement la mer est calme et protégée du vent d’est. Une barrière de corail la protège de houle et des vagues. Sur la côte il y a juste un complexe hôtelier de luxe ou nous espérons trouver un peu de wifi. Pas moyen sauf si tu payes des cents et des milles pour une demi journée de wifi. D’ailleurs, durant tout ce voyage cette question de wifi et connection, c’est un très grand point faible sur cette planète. En général c’est souvent hors de prix et la connection est très mauvaise. Contrairement à ce qu’on pourrait croire dans un voyage pareil, aujourd’hui nous sommes terriblement perdu sans connection. Attendre plus d’une semaine pour répondre à un mail n’est malheureusement plus accepté. Je pense surtout aux démarches administratives que nous devons faire suite au licenciement de Nico, en plus au bout du monde, être connecté prend tout son sens. Les absents ont toujours tort, nous allons faire en sorte que NON!




L’après midi, les enfants louent un cata avec les papas . Nath et moi avions un gout de trop peu du Nelson’s dockyard et nous partons en taxi retour à English Harbour pour nous promener, faire des photos et siroter un petit virgin cocktail au Admiral’s bar. Le luxe, une demi journée entre nanas, ce n’est plus arrivé depuis des mois et je profite.
Vers 5h30 on sort de notre petite bulle luxueuse et on rebrousse chemin retrouver nos familles laissées à l’abandon pendant une après-midi.



Le lendemain on part en nav vers Nonsuch bay et Green island. Après une route bien au près et des bords carrés, nous décidons de démarrer le moteur contre vent et marré et arrivons dans un coin de paradis. Un mouillage avec 3 bateaux seulement, des petites plages sauvages et de l’eau turquoise. On se sent seul au monde. Faute de place dans notre crique, Talitha s’amarre à une bouée juste de l’autre côté de la baie. On veut éventuellement les rejoindre mais comme le vent souffle bien, nous sommes mieux protégés où nous sommes. Heureusement, sur Green Island un petit passage à travers la végétation tropicale très joli, nous mène à une petite plage idyllique également juste en face du mouillage de Talitha. Les enfants sont rassurés et nous ne quittons plus cette petite plage jusqu’au coucher de soleil et l’inspiration nous vient de manger un barbecue sur la plage. Les enfants partent à la recherche des matériaux nécessaires et nous rentrons chercher nos dernières saucisses dans le frigo. Entre les serpents et les bernard-l’hermites, les enfants trouvent tous se qu’il faut sur l’île. Une jante, une grille, quelques roches coralliennes, une grille, du bois et même un restant de sac avec du charbon de bois. Un Kho-Lanta de luxe. Un hamac en filet de pêche a été installé ainsi qu’une table en bois. On est parfaitement bien et nous passons une merveilleuse soirée complètement seuls sur Green Island. 





L’idée de traverser la jungle pour aller voir les amis commencent à agacer certains et comme le vent a tendance à ce calmer un peu, on quitte le mouillage pour ce mettre à une bouée du côté de Talitha. Les bouées sont gratuites en plus, bien entretenues et face à la petite plage où une petite troupe de kiteurs viennent faire des bords à l’infini juste devant la barrière de corail. L’endroit est dingue, on peut le comparer avec les Tobagos Cays mais avec nettement moins de monde. On apprécie la vue du mouillage et arrivons à prendre des photos sans devoir éviter les bateaux dans le cadrage. Un petite école de kite ‘40 knots’ s’est installée dans la baie et allons nous renseigner pour les enfants. Depuis le temps que Yanic nous en parle, il ne tient plus debout quand on lui dit que demain il aura 3 heures de cours avec ses copains Oscar et Victor. J’avoue qu’on se saigne un peu car les cours ne sont pas donnés mais l’endroit nous avait été recommandé par Robi, un italien solitaire que nous avions croisé à la Dominique et qui habite Antigua. Il nous avait dit que c’était génial pour les enfants et qu’ils étaient des pros. 



Excité comme une puce, je me lève vers 7h et je vois Yanic déjà en combi et licra prêt pour son cours tant attendu. Quel enthousiasme. Il faut dire que l’endroit fait rêver et débuter en kite dans une eau chaude et transparente à Antigua, c’est la classe! Après avoir fait quelques cours d’initiations dans les eaux froides de Wissant, j’avoue qu’ici ça me redonne envie de recommencer.
Les 3 garçons partent en annexe avec Fabio (un super prof) avec l’aile gonflée dans la baie et apprennent à faire du body drag. On les suit avec nos annexe et on les filme. La dernière heure le prof décide de sortir la planche. On ouvre grand nos yeux et quelque peu avant la fin, nous en voyons sortir un de l’eau et faire un bord. Ensuite un deuxième et puis un troisième… C’est hallucinant!







Merde, il va falloir continuer encore un cours demain.  Fabio, nous avoue qu’ils sont doués car sortir au premier cours c’est rare. Les papas n’en croient pas leurs yeux et ça les énerve car eux ont dû prendre 3 jours de cours pour juste pouvoir faire une glissade de 3 mètres. Les papas sont fiers de leurs fils mais ils sont légèrement frustrés et jaloux et décident de prendre un cours également.
Le lendemain, les 3 gamins et les papas partent rayonnants à leur cours. Cédric et Nico se retrouvent ensemble sur l’annexe de Irena (une belle monitrice italienne) et les enfants retrouvent leur prof Fabio. Et ça marche… ils sortent tous et ils arrivent à faire des bords et prennent leurs pieds! Merci Irena et Fabio pour ce beau moment kite. Les enfants ont fini leurs cours et Fabio vient nous les ramener sur nos bateaux et les félicite pour leur exploit. Les hommes sont toujours avec Irène et Nath et moi nous nous demandons s’ils vont revenir où si l’herbe est plus verte ailleurs. On se marre. Peu de temps après on voit une annexe revenir vers nous avec deux mecs encore amoureux de leurs femmes visiblement. On est dimanche et la journée n’est pas finie.








Ce soir c’est la fiesta à Shirley Heights. Nous déplaçons nos bateaux vers un autre mouillage dans Nonsuch bay et nous nous rapprochons d’un hôtel pour commander le taxi pour nous amener English harbour à nouveau. D’abord la réceptionniste nous demande 20$ par personne pour le taxi. Je tombe de ma chaise et on fini par demander à l’école de kite de nous appeler un taxi en direct. On arrive à avoir un bon prix et nous voilà partis pour faire la fête. Steelband et barbecue sur les hauteurs de English Harbour et un magnifique couché du soleil. Les punch coulent à flot et on danse la reggae. Nath et moi serions bien restées, mais le taxi retour nous attend à l’extérieur et les enfants sont fatigués de leur journée kite. La raison l’emporte et c’est finalement pas plus mal car demain on se lève tôt pour une nav vers Barbuda.