Wind4life en nav

Wind4life en nav

winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


lundi 27 février 2017

Basse-Terre et son carnaval

27-2-2017

Nos amis de Talitha quittent le mouillage assez tôt pour rejoindre Point-a-Pitre pour régler quelques problèmes techniques. Nous allons nous séparer pour quelques jours. C’est toujours avec le coeur serré mais cela nous permettra de remettre un rythme raisonnable aux enfants qui depuis quelques temps n’étaient plus très efficaces au travail à cause des soirées apéros et les nombreuses visites sur les îles. On sera d’autant plus heureux de se revoir dans quelques jours…
On ne comptait pas faire la Guadeloupe mais une escale au port ne fera pas de tort. En route pour quelques jours à Rivière Sens pour un peu d’avitaillement, nettoyage et tous ce qui s’en suit. C’est un petit port banal mais correct, avec quelques marchands et quelques restos, mais comme c’est la semaine du carnaval, tout est fermé. Je n’avais pas prévu cela au programme mais j’arrive quand-même à trouver une laverie ouverte avec juste à côté un complexe aquatique. Tout à l’air mort mais à côté de la piscine, seul un gardien se trouve à la réception, qui regarde bien sûr le défilé du Carnaval à la télé et qu’on à du mal à interrompre. le gars est très sympa et laisse l’accès à la piscine gratuitement. Les enfants sont heureux et se jettent dans ce bassin d’eau douce. C’est le paradis.
Le soir nous allons à pied vers la ville de Basse-Terre et au grand bonheur de Lola nous regardons les troupes de Carnaval tout habillés dans leur costumes farfelus et colorés. Curieusement, c’est moins festif que chez nous. Pas de confettis, pas de champagne ni d’oranges. Il n’y a plus qu’à rentrer dans nos pénates.


dimanche 26 février 2017

Une drôle d'histoire d'annexe...

26-2-2017

On arrive au ponton et retrouvons l’équipage des Kéraban. Une chose invraisemblable est arrivée. Vartan retrouve son annexe perdue au large il y a quelques jours, accrochée au ponton. C’est juste hallucinant cette histoire. Chose est sûre, Vartan ne fera pas l’excursion avec nous mais restera devant son annexe en espérant retrouver l’heureux élu qui a retrouvé son annexe probablement au large de la Dominique. Affaire à suivre…
On loue tous une voiture pour visiter l’île. Les voitures sont pourries. Cabossées de partout et elles ne ferment plus à clef. Cédric s’est retrouvé avec le pommeau du changement de vitesse en main et nous le montre par la fenêtre. On éclate tous de rire. On sillonne l’île à travers des paysages ruraux et champêtres. On découvre encore une nouvelle ambiance. Des vaches, des champs de cannes à sucre et des moulins en ruines. Cette île est plate et par moment on a l’impression de retrouver des décors hollandais. Heureusement que les palmiers qui bordent les longues et très belles plages de sables blanc, nous ramènent à l’exotisme. Nico était prêt à contourner cette île mais heureusement que j’ai eu mon mot à dire car cette île est incontournable à mes yeux. Le soir nous buvons l’apéro au bar sur la plage en attendant Vartan revenir avec des nouvelles fraiches. Les enfants s’amusent à faire un volcan sur la plage et à le mettre en éruption. De grosses flammes sortent du cratère et ils sont juste heureux. Vartan nous raconte qu’il a récupéré son annexe et que la famille avait été très sympa de la rendre, car qui dit bateau à la dérive, dit nouvelle propriété quand on la trouve. Nous rentrons avec Freddie et Françoise au bateau et allons dire au revoir à Sylvie et Alexis sur Merena. Evidemment on y boit un dernier verre et comme la majorité des soirs, on s’est nourrit qu’avec des punchs… Hic!








samedi 25 février 2017

Belle Ile en mer, Marie-Galante, St Vincent...


25-2-2016

On quitte les Saintes pour Marie-Galante. Je ne peux m’empêcher de fredonner la belle chanson mythique de Voulzy. Le vent est dans le pif et nous retrouvons Freddy et Françoise sur leur petit catamaran (style hobby cat) à faire des bords à destination de Marie-Galante. Je les admire. Une journée pour traverser des Saintes à Marie-Galante dans les grains et le vent dans le pif. Ils sont mouillés jusqu’au os.
Nous mouillons devant cette île restée authentique et allons à la recherche d’un bar Wifi que nous trouvons sur la plage devant un beau coucher de soleil. Pas désagréable…  Entre-temps Keraban le têtu s’est mouillé juste derrière nous et ils nous racontent leur mésaventure avec la perte de leur annexe tellement le mouillage en Dominique était rouleur. A leur escale à Point à Pitre ils s’en sont achetée une neuve car sans annexe, le voyage devient intenable.



mercredi 22 février 2017

Terre de Haut au Saintes

22-2-2017 -  24-2-2017

On arrive au mouillage sur Terre de Haut à Anse du Bourg. Il n’y a que des bouées et avec beaucoup de bol nous en trouvons 2. Le mouillage est plein et les places sont chères. C’est un endroit prisé. Nous allons à terre par curiosité et découvrons ce petit village agréable avec quelques boutiques et surtout des bars et restos en bord de mer. Le soir les touristes sont repartis avec les navettes et on profite du calme. On se renseigne pour quelques excursions et, à part le fort Napoléon et quelques belles balades vers des plages, le tour de l’île est vite sillonné.


On se lève tôt le lendemain pour être au fort avant les touristes. Nous marchons une petite demi heure pour atteindre cette forteresse que nous visitons avec une guide qui a réussi à captiver nos enfants pendant 40 min. Epatant. En plus ils ont retenus l’histoire et ils ont adorés. C’était sympa.



Après cette matinée instructive, en route vers la ‘playa’. Nous trouvons une petite place comme on peut à la plage de Pompierre. Il y’a beaucoup de monde. On n’a plus trop l’habitude de voir autant de touristes. C’est un endroit sympa pour le snorkeling et l’eau est chaude et peu profonde. On y passe du bon temps quand-même.
Le signal du départ est donné. Les yinyins sont au rendez-vous et sont toujours d’une ponctualité exemplaire. La nature reprend ses droits. Aussi minuscule qu’ils soient, ils nous font fuir à la tombée du jour de toutes les plages des Antilles. Ces touts petits moustiques des sables nous piquent les mollets au point que cela devienne intenable et il ne reste plus qu’a fuir et rentrer au bateau.
Il fait nuit, on reprend l’annexe. Nous croisons Merena, le bateau de nos amis belges de Sylvie et Alexis qui ne trouvent évidemment pas de place à la bouée à cette heure-ci. Pas grave, ils s’accroche à la bouée de chenal et on rigole.  On passe leur faire un petit coucou et ils nous invitent à boire un verre. On se retrouve entre quelques belges avec notre Freddie national et passons évidemment un bon moment.
Il est 7h du matin et on frappe sur notre coque. Ils sont matinaux les responsables des bouées. Ils nous font payer13 euros pour notre nuit et dans la foulée nous leurs demandons de réserver une bouée dans l’anse ‘pain de sucre’ juste à côté. Très sympa, il part avec notre parre-battage pour l’accrocher sur une bouée qui venait de se libérer de l’autre côté de la baie. Comme je disais, c’est la course à la bouée et nous devons quitter rapidement notre emplacement pour rejoindre la bouée plus ou moins réservée. Arrivé là-bas, on essaye de trouver une bouée de libre pour Talitha. Nous en voyons une et mettons un pare-bat en guise de réservation sur la bouée. Sauf que, un bateau allemand a vu notre petit manège et n’a pas attendu la fin du noeud de chaise qu’il sont arrivés droit sur la bouée pour s’y amarrer. Pas simple. Nous adoptons une autre tactique. Nico part voir quelques bateaux en leur demandant quand ils comptent quitter le mouillage et ça marche. Juste à côté de nous, ils largueron les amarres dans l’heure. Ni une ni deux, on prévient Talitha et ils arrivent à prendre la place après déjà avoir vu quelques autres bateaux roder, à la recherche de ces bouées précieuses.
Nous passons une journée tranquille, Yanic et Nico partent plonger au pain de sucre, et Cédric s’amuse avec un petit cata de location durant l’après-midi. Le soir on décide de laisser les enfants au bateau et nous partons manger dans un bon petit resto recommandé par Greg et Pauline, des jeunes navigateurs belges. Mi-cuit de thon au foie gras poêlé, c’était divin!




mardi 21 février 2017

Mes idées sont en place

21-02-2017

La tension d’hier est retombée aussi vite qu’elle est venue. Un coup de gueule remet finalement les idées en place. Je décide de me ménager un peu de temps seule et j’ai envie de mettre le pied à terre seule. Les paires d’yeux perdus et désolants de trois êtres me regardent presque larmoyant me font craquer et culpabiliser. Bon d’accord, on va ensemble à terre. Je dois dire que ma crise d’hier était peut-être un peu démesurée.

Pas facile de mettre l’annexe à terre mais on trouve toujours une solution et accrochons l’annexe à un arbre. On croise une route, la  seule, qui mène à Grand anse.  C’est mignon, il est midi et nous nous arrêtons chez Eugénette pour y manger un plat unique au poisson. Lola me regarde de travers mais ne dit rien. Nico dit que c’est bon avec le sourire au lèvres et Yanic apprécie ce repas tout comme moi. La spécialité d’ici, c’est le poisson coffre que nous n’avons pas pu gouter car il fallait les réserver. A ce qu’il paraît, c’est délicieux mais en tant que plongeur Nico et moi, on aurait eu du mal à les manger tellement c’est mignon de les voir sous l’eau.
L’après-midi, on se balade avec les Talitiens et je partage un moment papote avec Nath. Qu’est ce qu’on est content de les avoirs près de nous, ceux-là!




lundi 20 février 2017

Eh oui, besoin de vacances...

20-2-2017

Nous quittons cette belle Dominique pour les Saintes. On s’arrête au mouillage de l’anse Fideling sur Terre de Bas. Le mouillage est sympa et calme. On se pose un peu, Nico va voir l’ancre et fait sa petite nage du jour et les enfants retrouvent les copains de Talitha. J’ai peut-être été piquée par la Dingue, le chicungougna ou le ragnagna, peu importe, mais rien ne va plus. Je sature. C’est le boxon sur W4L et j’en ai marre et je décide de faire ma pétasse de base. Je suis toujours salée, le vent souffle dans mes oreilles en continu, les mouillages sont très rouleurs, le matelas est dur, je suis fatiguée, je n’ai plus été chez le coiffeur depuis des mois, je veux prendre un bain aux huiles parfumées, un soin visage, une manucure, une pédicure, un massage aux huiles essentielles, des nouvelles fringues, des serviettes de douches en éponge,… Bref, j’en ai marre. C’est la première fois que je ressens l’envie de passer quelques jours à terre, d’avoir quelqu’un qui s’occupe de moi. Entre les cours des enfants, la lessive, la bouffe matin midi et soir, le nettoyage et rangement permanent de ce bateau, je me sens diminuée. Je me suis énervée sur tous l’équipage, qui depuis 6 mois profite de mon service hôtelier.  Ce n’est peut-être pas un 4 étoiles mais je n’en peux plus. Je sais, je n’ai pas le droit de me plaindre car c’est moi qui eu cette brillante idée de partir un an en famille sur un voilier de 42 pieds. En plus, je suis sensée être ‘en vacances’. C’est quoi la définition de ‘vacances’ déjà? Je relis la définition dans le Robert. ‘Vacances’, repos, cessation du travail, des occupations ordinaires. C’est bien ce que je pensais. En plus, « vacances » est un nom féminin… bizarre. Je cherche un autre mot dans le dico et je tombe sur ‘voyage’. Nom masculin cette fois qui veut dire: « Déplacement d’une personne qui se rend en un lieu éloigné.» « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. (du Bellay) » Ca ressemble plus à ce que l’on vit.  Un ami, nous a récemment envoyé un whatsapp en nous demandant si on en n’avait pas marre de cette vie aux Antilles et que si on voulait, le repas était près et qu’on était les bienvenus. Et bien OUI tonton Antoine, aujourd’hui j’aurais bien voulu m’envoler jusque chez vous à Alsemberg. Il ne faut surtout pas mal me comprendre. Ce rêve devenu réalité prend juste tout son sens et pour rien au monde je ne regrette d’être partie. Nous vivons cette aventure à fond et,  à quelques petits détails près, on vit une vie formidable. Maintenant j’ose le dire, j’ai juste besoin de ‘vacances’…

dimanche 19 février 2017

Mon île coup de coeur

19-02-2017

Winston est au rendez-vous. Il nous transporte dans la partie sud de l’île. Hier nous avions fait le nord de l’île où nous avons visité Chaudière pool, le village de Calibishie, les Red rocks, la chocolaterie pointe Baptiste, Cold soufrière en passant par des petits villages magnifiques. Aujourd’hui au programme c’est Sulphur springs, Trafalgar falls, Titou gorge, Emerald pool et la ville de Roseau. Nous ne sommes pas déçus. Nous traversons des petites jungles de végétations denses et luxuriantes et aboutissons à chaque fois sur des petits bijoux de la nature. Dire que cette terre bouillonne encore et nous montre ce qu’elle a dans le ventre. La preuve, nous arrivons dans une odeurs acre et d’oeufs pourri. Les sulphur springs. Au bord d’une rivière au milieu d’une végétation tropicale, des fumeroles et de l’eau bouillonnante jaillissent des entrailles de la terre. Je n’avais jamais vu ça. Je me sens dans un paysage curieux, comme dans un monde imaginaire. L’eau est bouillante et nous devons nous méfier des éclaboussures et du gaz qui s’échappent de ces sources d’eau chaude. Ensuite, un peu plus loin les Trafalgar falls. Deux chutes d’eau se jettent dans des éboulis de roches. Une petite piscine couleur verdâtre s’est créée en contre-bas, qui nous permet de nous baigner  avec une vue splendide sur « Père » et « Mère ». Ce sont les noms donnés aux cascades. Le temps de manger notre casse-croute dans ce superbe endroit nous continuons notre route vers des gorges, les Titou gorge. C’est une grande faille dans la roche dans laquelle se jette une rivière avec deux petites cascades. Nous nous engouffrons à la nage dans une eau glacée entre des parois rocheuses humides où le soleil ne peut pas pointer un seul de ses rayons, vu l’étroitesse et la profondeur de la crevasse. Nous escaladons une première cascade et nageons vers la deuxième que nous ne pouvons pas remonter, mais qui se jette dans une piscine naturelle en forme de gros chaudron. On s’entend à peine crier tellement le bruit des chutes résonne entre ces roches majestueuses. On est tous frigorifiés et Lola et Antoine sont littéralement tétanisés. Je dois dire qu’on se sent tout tout petit et on a l’impression que la terre peut décider à n’importe quel moment de refermer ces langues de roche et nous avaler tout cru. Quand on déborde d’imagination, cet endroit peut faire peur. D’ailleurs, une scène du film des Pirates des Caraïbes a été filmée ici.  J’ai adoré! Dans un style plus calme et doux, Emerald Pool. Une petite balade dans la forêt tropicale et nous aboutissons sur un autre petit bijou. Une petite cascade au milieu de la forêt qui a formé un bassin de couleur émeraude. Une image qui apparait seulement dans tes rêves. Tu t’attends à voir passer des elfes et des trolls. Les créateurs de ces mondes imaginaires, sont sûrement passés par la Dominique. Jusqu’à présent, c’est mon île coup de coeur!


 

samedi 18 février 2017

Visite de l'île des pirates

18-2-2017

Il est 9h et Martin notre guide arrive à l’heure au bateau. Nous sommes tous prêts avec pique-nique et nos chaussettes et chaussures dans lesquelles on se demande comment nos pieds nus depuis des mois, pourront encore y rentrer. Mais le programme du jour sera riche en découverte et on oubliera nos pieds enfermés.
A notre grand étonnement, Martin nous annonce quand on est tous sur son bateau que ce ne sera pas lui le guide. Merde alors, sur le coup on s’est fait avoir. Il se débine et nous restons comme des cons sur le ponton sans guide. Il n’a pas fallu une minute que nous sommes abordés par d’autres guides et on choisit finalement de partir avec Winston. Un homme de 60 ans sûrement, maigre et sec, mais solide. Il est chauffeur depuis 40 ans et il fait partie de cette génération travailleuse. Il connait tout et tout le monde sur l’île. Il parle le français créole car son grand-père était Guadeloupéen. Je pense que nous sommes tombés sur le personnage mythique de la Dominique. Il raconte, partage sa vie et l’histoire de l’île avec passion et il est excellent botaniste. Il s’arrête à chaque détail à voir et il ne s’agit pas d’être inattentif car il nous questionne comme un prof envers ses élèves. Il est strict et tendre à la fois. Les enfants l’apprécient comme un grand-père et c’est mignon à voir. J’adore ce partage inter-générationnel.  L’île est magnifique. On dit que si Christophe Colombe devait revenir dans les Caraïbes, ce serait la seule île qu’il reconnaitrait tellement elle est restée authentique. Et ça se voit. On à l’impression de vivre à une autre époque. Entre splendides cascades, petits villages, des sources d’eau chaude, des soufrières, des canyons, des piscines naturelles de couleur émeraude, des milliers de variétés d’arbres et plantes, des  manguiers, avocatiers, girofliers, cacaotiers, cocotiers,… et j’en oublie plein d’autres, il ne manque de rien ici. Ils vivent tous de leur terre fertile. Les seules petits marchés aux fruits et légumes sont très chers et sert à entuber les touristes. Je suis émerveillée par la beauté de cette île et elle me détend par sa verdure et son calme. On s’est tous si bien senti que nous ferons un deuxième jour de visite pour voir la partie sud de l’île.





vendredi 17 février 2017

La Rivière Indienne

17-2-2017

Ah, nos amis les Talithas en vue… Ils vont nous redonner le sourire. Il ont fait une nav de nuit depuis le Marin en Martinique et ils ne sont même pas fatigués. Martin, le boat boy nous accoste et on arrange une visite de la rivière indienne et on arrange également une sympathique visite de l’île pour demain.
Le temps de prendre notre casse-croute il est 14 h et Martin est au rendez-vous. Il nous transporte dans son bateau coloré et nous rentrons dans la rivière indienne à la rame. C’est interdit de naviguer au moteur pour des raison d’écologie et de préservation de la nature. Dans quasi toutes les îles que nous avons visitées, les habitant sont très respectueux de leur environnement. En Dominique, si tu jettes quelque chose dans la rue tu as une amende de 500$ et 3 mois de prison. En plus, comme ils récupèrent tout (bouteilles en plastic, canettes,…) et les recyclent en d’autres objets. Dans certains petits restos de plage, ils ont fabriqué des photophores dans des demis bouteilles d’eau minérale et les ont remplis de sable pour y planter une bougie. Un enrouleur de tuyau d’arrosage par exemple, est fabriqué avec deux couvercles de pots de peinture, un rondin de bois de bambou, une tige en metal et le tour est joué. Prenons en de la graine… Bon, c’est vrai c’est moche et je ne le voudrais pas dans mon jardin en Belgique.


Revenons-en à notre visite de la rivière dans une ambiance authentique de pirates. C’est très beau. Une scène du film des Pirates des caraïbes a été filmé ici. Je n’ai jamais vu les films. Moi j’ai l’impression de me retrouver dans le monde de Mowgli et qu’à chaque liane que l’on croise, le serpent Kha pourrait surgir et nous hypnotiser. Je n’ai jamais vu une forêt aussi riche, dense et variée. Toutes les plantes d’intérieur que nous connaissons (ficus,…) sont réunies dans cette forêt tropicale mais en version gigantesque. Les racines des arbres rivière sont de vrai oeuvres d’art. A toute attraction touristique, on termine dans un petit bar de pirate construit au milieu de la jungle ou nous buvons un ‘dynamite’, un breuvage à base de fruits et herbes exotiques, agrémenté de rhum bien sûr. Ca explose le gosier!


jeudi 16 février 2017

Un goût amer

16-2-2017

On met le pied à terre et allons faire la clearance. On se renseigne à l’association des boat-boys « PAYS » les différentes visites que nous pouvons faire sur l’île et tout ça a l’air bien prometteur. On profite de la connection wifi de l’association et les mails et les watsapp tombent. Les enfants profitent également de la connection. C’est génial toutes cette technologie, sauf qu’aujourd’hui on se serait bien passé d’un mail que Nico reçoit dans sa boite.
« Cher Nicolas, dans le cadre d’un plan social… » patati patata. Nico me dit, je suis viré! Il est blême, tout son bronzage disparait dans la seconde qui suis ce message. Je ne le crois pas mais je pleure quand-même. La promesse que sa place resterait bien au chaud jusqu’à son retour, part comme un pet sur une toile cirée. Une trentaine de personnes sont licenciées dans le cadre d’une fusion. Les caraïbes ont tout de suite un goût plus amère. On a envie de prendre un vol et rentrer. Mais pourquoi? Il se sent trahi d’autant plus que sa remplaçante a été engagée à sa place.  Il a donné corps et âme chez Mylan. Il adorait ses collègues, son job et j’étais obligée d’acheter des médicament Mylan à chaque fois que je rentrais dans une pharmacie. D’ailleurs toute notre pharmacie de voyage n’est principalement que du Mylan, Mylan, Mylan. Pourvu que nous ne souffrirons pas trop les prochains mois car la pilule va être dure à avaler.


mercredi 15 février 2017

La Dominique en vue...

15-2-2017

Depuis que Fabian est venu sur W4L, les enfants dorment ensemble dans la cabine avant de Lola. A mon grand étonnement, Lola apprécie sa présence et Yanic profite également des nuits douces et plus fraiches car chez Lola le hublot s’ouvre en grand et ils ont l’impression de dormir à la belle étoile. La cabine de Yanic à côté de la nôtre est vide et la tentation est grande d’y aller dormir seul. Hier soir, j’ai suggéré à Nico de se séparer au moins pour une nuit afin d’essayer de mieux dormir. Ce matin je le réveille tôt car nous avons une journée de nav jusqu’à la Dominique au mouillage de Portsmouth. Nous avons passé notre première nuit de St Valentin dans des lits séparés et avons tous les 2 apprécié ce luxe d’espace. Dormir à deux dans un lit de 1m30, c’est St Valentin depuis 6 mois sur W4L. On en rigole…



La nav est peinard. On s’amuse avec les enfants à faire des bulles avec des malabars que Nico avait acheté en Martinique avec Lola. Au grand bonheur de Lola, il y a des tatouages dans chaque malabar. Elle nous a transformé en famille ‘malabar’ en nous collant des tatouages partout sur le corps. On était chic et distingué. Un beau cadeau nous attend au large de la Dominique. La mer est d’huile et les dauphins sont aux rendez-vous. Ils sautent et s’amusent à l’étrave et nous retombons tous en enfance… On ne s’en lace jamais et les voir nous procure toujours une cette même sensation de bien-être.
Il est 15h et mouillons devant une île mystérieuse.

mardi 14 février 2017

Des jours avec et des jours sans…

14-2017

Notre vie à bord n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Je constate que vivre ensemble et le savoir vivre est une gestion quotidienne et elle est laborieuse dans un espace aussi restreint que sur un bateau. Bizarrement, nous n’avons plus vraiment un rôle bien défini. Nous sommes sensés être des parents et Yanic et Lola des enfants, mais en réalité, nous sommes devenus une équipe, un groupe d’homo-sapiens, au quotidien à la recherche de la bonne place et attitude à adopter pour que cette petite entreprise puisse fonctionner au mieux. Les rôles s’attribuent de manière naturelle mais l’exigence d’une vie dans un milieu hostile, veut que tous soient capable de reprendre le flambeau dès qu’il y en a un qui pète les plombs. Et visiblement çà marche assez bien. L’envie de se jeter ou de jeter un être par dessus bord nous a tous un jour traversé l’esprit, mais heureusement, personne n’a encore valsé à la flotte. Elle est belle notre petite entreprise. Chacun doit prendre ses responsabilités peu importe l’âge qu’il a. Ce n’est pas si facile déjà pour nous, mais alors pour des enfants de 10 et 8 ans c’est encore une autre histoire. Régulièrement les enfants nous rappellent que c’est nous qui avons fait le choix de vivre cette expérience. On se rend compte qu’ils ne le vivent pas du tout de la même manière. Souvent on dit que si le parent se sent bien avec le projet  qu’il vit ou la situation dans laquelle il se trouve, l’enfant ne peut qu’aller bien aussi. Cette logique est faussé sur un bateau car nous leur demandons d’être très indépendants très rapidement. La confiance aveugle n’existe pas et je le redis, on ne triche pas sur un bateau. Les enfants sont des petits adultes. Tout ce qu’ils arrivent à gérer. depuis 6 mois est hallucinant. Je comprends tellement qu’ils veulent de temps en temps rentrer en Belgique pour se reposer.A côté de çà, c’est beau de voir qu’ils se rendent compte du luxe qu’ils ont à la maison.
Notre expérience éveille des rêves, des sens… Lola veut vivre sur un yacht. Elle nous a même imaginé une maison de retraite sur son yacht et du petits personnels s’occuperait de ses vieux parents grabataires. Elle vivrait seule ou éventuellement avec une copine. Sa copine c’est Zia mais elle adore les chevaux. Comment faire pour transporter des chevaux sur un yacht? En plus du crottin, ça pue. D’ici là Zia n’aimera peut-être plus les chevaux? Il y aura tout sur mon yacht. Un lave-vaisselle, une piscine, un bain, des grandes cabines, du wifi, un cuisinier qui fait que de l’américain frites et des desserts,… « Mais maman, c’est quel travail que je dois faire pour pouvoir m’acheter un yacht? » Une question saine à laquelle j’ai envie de répondre bêtement, médecin, avocat, ingénieur,… . Mais non, je lui répond: « Fais le travail que tu aimes et tu réaliseras tes rêves! »  « J’hésite entre docteur, artiste ou serveuse, maman. » Je souris. Pour le moment elle a tout d’une actrice et d’une avocate! Quel moulin à paroles, dévoreuses de livres, théâtrale, expressive  et pleine d’humour, toujours vouloir le dernier mot et à vouloir nous mener par le bout du nez. Il y a des choses de tous les jours qui l’insupporte comme par exemple, elle souffre du manque d’espace et veut retrouver sa liberté de courir dans un jardin quand elle explose.   Mais dans l’absolu je sens qu’elle vit très bien cette parenthèse d’un an. Elle s’épanouit fort dans ses jeux de Lego friends, barbie et la lecture.  Elle peut rester des journées entières dans son monde imaginaire. Elle aime aussi la présence de ses parents. Je vois que ça la rassure et que ça l’apaise. De temps en temps, elle en irait même à éliminer son frère pour avoir cette exclusivité.
Yanic c’est différent. Scout toujours! Prêt pour toute aventure et faire plaisir aux autres. Très mature il vit cette année à 200% et est très conscient qu’un jour nous allons devoir rentrer. Mais c’est clair dans sa tête, « quand je serai grand je partirai faire le tour du monde avec un copain ou une copine en espérant qu’elle aime la voile » Ici sa vie, ce sont les copains. Quand on les quitte pour 24h, son moral en prend un coup. Rester à 4 en famille ça l’ennuie. L’autre jour, le lendemain du départ de Fabian, il nous a fait une belle crise. Il a sorti ses crocs et il nous a balancé tout ce qu’il avait sur le coeur. »J’en ai marre de la vie sur le bateau et surtout d’être tout le temps avec vous! Nous dit-il en pleurant.» Serait-ce une crise d’adolescence avant l’heure? La vie sur un bateau les feraient grandir trop vite?

Les émotions sont décuplées sur un bateau. Tout ce qui ne va pas ou ce qui va très bien sont exprimés de manière forte et directe. Les maîtres mots sont: j’ai faim, j’ai soif, j’ai chaud, j’en ai marre, fait chier, je veux, fait ci, fait ça, je t’aime, câlin, c’est beau, j’adore, trop cool, c’est bon, … Des fois juste un mot et même juste un geste ou un regard suffit à se comprendre. Entre nous, notre manière de parler semble avoir un ton rustre et très basique, mais quand on vit non-stop ensemble depuis 6 mois, bizarrement se dire les choses avec des phrases à rallonge n’a plus de sens. A l’exception de moments particuliers de réflexion sur des sujets de vie, de philosophie, la richesse des mots et des phrases retrouvent tout leur sens.
Nous arrivons à St Pierre toujours en Martinique. C’est notre étape avant la Dominique. On profite des derniers rayons de soleil pour mettre le pied à terre. St Pierre à été dévastée par l’éruption de la montagne Pelée en 1902. La ville a littéralement disparue de la carte et a fait 28000 victimes. La ville a été reconstruite autour de ses ruines mais me laisse perplexe. Le décor est fabuleux avec une vue imprenable depuis le mouillage sur le mont Pelée. Les fond sont minés d’épaves et en fait un haut lieu de plongée sous-marine. Au grand regret de Yanic, les épaves sont à plus de 30m et restent inaccessible pour lui pour le moment. Sans regret Nico décide de ne pas plonger non-plus mais de plutôt avancer vers la Dominique demain à l’aube. On ne peut pas tout faire…



samedi 11 février 2017

Fabian à bord de W4L

11-2-2017 -  13-2-2017

Fabian sur W4L, qui l’eu cru? Il a partagé un moment de voyage avec nous. Nous avons été à Anse d’Arlet et Nico, Yanic et Fabian sont partis faire une plongée. Ils reviennent tous avec l’annexe et je vois revenir Fabian avec la banane. Il est heureux. Pour lui, c’est une première plongée en mer après 4 plongées dans les carrières belges. Ca doit le changer des 2 carpes dans une eau opaque et glaciale. Tu as bien fait de venir Fabian. Et plus encore, nous avons eu notre moment de belgitude, on a reçu un gros paquet de chocolat Callebaut et on a fait le plein de moments nostalgiques. Quand quelqu’un vient sur W4L pour les vacances, je me pause souvent la questions si nous avons changé. Ca me fait toujours un peu peur… Sommes-nous réellement sortis d’un système? Probablement. Des questions existentielles fusent dans ma tête.