Wind4life en nav

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winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


samedi 17 juin 2017

L'arrivée aux Bermudes

17-6-2017

L’arrivée aux Bermudes est belle, entre tous ces Class J. Je retrouve le sourire et je reprends du poil de la bête. Enfin, nous y sommes. Une étape assez mythique pour nous, d’autant plus que nous y sommes en même temps que l’America’s Cup, la classe! Yanic rêve de voir ces machines de guerre décoller sur leur foils.




Nous mouillons dans la baie de St George Harbour. C’est reparti pour un tour et allons en reconnaissances lessives, avitaillement en fruits et légumes, diesel et eau.  Tout coute une fortune ici. Radio ponton nous aide à trouver des astuces pour payer le gasoil hors taxe et nous commandons un camion citerne pour remplir notre cuve de 200 litres de fuel. Il faudra faire les doux yeux pour remplir nos citernes d’eau au ponton mais tout s’arrange quand on sort quelques dollars.




Nous ne sommes pas du tout en mode visite comme on le fait habituellement. Pourtant il y a surement de belles choses à visiter dans le coin. Quelques belles plages, une réserve naturelle, de belle criques et lagon, mais nos tête sont déjà de l’autre côté de l’atlantique.






On se force quand-même à se balader quelques heures jusqu’à une petite plage et on s’y baigne. On passe beaucoup de temps à préparer notre navigation et allons régulièrement s’installer au Wharf Bar-restaurant pour avoir de la connection. On appelle nos familles et surtout Fabrice qui nous route et qui nous enverra des nouvelles météo importantes durant la traversée. La fenêtre météo à l’air bonne dans les jours à venir. Le départ approche et il me tarde d’arriver de l’autre côté .


mercredi 14 juin 2017

Des Bahamas aux Bermudes...

14-6-2017

Je n’ai pas écrit durant la navigation. Faute de temps? Même pas. Je n’avais pas l’envie tout simplement. Objectivement, il a fait beau, très chaud, la mer était belle et lisse comme un lac. Des conditions idéales pour les péniches. Mais ou est le vent, bordel! Il est loin le temps dit ‘capricieux’ d’une transat retour où on renvoie femme et enfants en avion tellement les conditions sont sensées être difficiles. Nous avons fait 48h de ‘voile(ke)’ et 88h de moteur. Wind4life nous a montrer ce qu’il avait dans son Yanmar… mais ‘yenamarre’!  Il n’y a plus qu’à tuer le temps, je couds, je joue à la guitare, on lis et...





On fait une pose au milieu de l’océan et profitons d’un moment baignade au milieu d’une eau d’un bleue marine profond avec un petit poisson zèbré sous la coque, à la recherche d’un peu de compagnie. Il faut dire que la mer est vide. Les rayons de soleil percent la surface de l’eau et éclairent les plus de 2000 m de fond sous nos pieds. La sensation est forte. Nous sommes comme en apesanteur et avons le vertige.




D’après tonton Antoine, il n’y a pas que des poissons clowns sous nos pieds. Il est temps de remonter à bord, Jaws n’est jamais très loin. Malheureusement, pas un seul poisson au bout de la ligne.  Philippe et Yanic se sont mis en mode pêcheur et ont sorti tous les leurres et essayé toutes les couleurs de l’arc en ciel, mais en vain. On aura pas de dorade, ni de carpaccio de thon au menu cette semaine. On est tous un peu frustrés et je compense avec de la haute gastronomie pâtissière, et ce, sans même faire de ‘tatins’ sur le sol du carré.


Mousse au chocolat, crumble, riz au lait ont fait l’unanimité. Ce n’est pas cette semaine que l’on a fait régime. Nous dressions le couvert sur la table du cockpit et mangions tous assis devant des assiettes et des verres tenant droit comme un I. Les enfants chahutent et font les zouaves.



Acupuncture à la Lola...
 

Les bons moments des enfants... Monopoly en italien. C'est génial!
 
 
Depuis l’arrivée de Philippe et le départ des Bahamas sans les copains, ils se disputent souvent. Ca m’agace. On doit les rappeler les règles. Pauvre Philippe, vivre presque 1 mois parmi une famille devenue plus que sauvage. J’espère que tu ne nous en tiendras pas trop rigueur et que tu comprendras vite que les conventions sur un bateau n’existent plus de la même façon que sur terre.  Ils est temps de rentrer en Europe. Il me tarde de rentrer, les fins qui se prolongent me rendent nerveuse, triste et nostalgique.
La pétole n’en finit pas et le moteur bourdonnera dans ma tête encore des jours après notre arrivée aux Bermudes. 






jeudi 8 juin 2017

En route pour le triangle...

8-6-2017

En route pour le fameux triangle… Après quelques jours passés à la Marina en mode préparation pour la transat, lessives, avitaillement, fête des 9 ans de Lola, départ d’Hermes, départ de Nath et les enfants en avion (où j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps), profiter encore de l’eau turquoise entre 2 courses, remonter le moral et nourrir notre pauvre Cédric déprimé, se retrouvant tout seul sur Thalita après avoir passé un an en famille 24h/24,… Quel vide! Il faut absolument passer à autre chose. Il est temps de partir vers de nouvelles aventures de l’autre côté de l’Atlantique. Une belle page se tourne… une autre s’ouvre. A très vite aux Açores, les amis…




Départ d'hermes, bon vent!


Depart des amis... dur dur!



On a beaucoup de mal à quitter ce beau monde...
On montre un dernier mouillage à Philippe, Rose Island, très joli...





jeudi 1 juin 2017

Réponse des boulets...



Article des Sea You St Barth mars 2017: "Retrouvailles de nos boulets"

"Nous étions devenus les trois bateaux copains inséparables, toujours prêts à nous dépanner, à nous recevoir… Nos discussions étaient toujours animées. Le bateau des uns était devenu le bateau des autres… En relisant notre blog, nous nous remémorons tellement de bons moments mais aussi quelques galères (l’alténator, el tuyau d’échappement, le looping en annexe, les courses au supermarché de Tenerife, la disparition d’Antoine aux Canaries, le CNED avec nos terreurs, les arrivées de port avec de magnifiques marineiros disant « Bonjour Mesdemoiselles, le départ retardé vers le Cap Vert de nos amis…). Nous sommes devenus une grande famille! Petit bémol… Nous n’avions pas le même programme et nous avons du nous séparer en janvier à la Martinique. Talitha et Wind4Life ont fait route vers le sud tandis que Sea You vers le Nord. Promesse de marin: nous nous reverrons avant leur retour en France!Chose promise, chose due  Trois mois plus tard, nous voilà donc tous réunis à Saint Barth en la baie de Gustavia. A 16 heures, l’AIS capte nos deux bateaux copains! Nous fonçons les rejoindre en annexe. Seul souci, c’est le week-end de la Bucket Regatta et le mouillage est surchargé! Nous sommes entourés des plus grandes et plus prestigieuses unités au monde. Ces supers mégas yatchs, ces Class J et ces voiliers de dernière génération se réunissent pour l’occasion.
Après plusieurs manoeuvres, Talitha et W4L piochent non loin de Sea You. Embrassades chaleureuses et soirée à notre bord finissant tard, très tard! Que de choses à raconter, d’aventures à partager… Nous avons l’impression de ne s’être jamais quittés.Au petit matin, les bonnes habitudes reprennent  Manu part chercher le pain pour tout le monde puis les hommes font la clearance d’entrée obligatoire! Cet après-midi, nous nous retrouvons tous au bar de l’oubli pour avoir accès au wifi. Nous faisons connaissance avec Keraban. Eux aussi se sont pris de pitié pour Talitha et W4L et s’en occupent fort bien. Merci à Isabella et Vartan de continuer cet élan de solidarité envers eux
A chaque fois que les trois bateaux sont ensemble, il arrive toujours quelque chose de pas drôle du tout, mais qui heureusement ça se termine toujours bien… Allez aujourd’hui, c’est pour notre pomme… Il est 18h00, nous rentrons au bateau et Marius accroche l’annexe. Nous ne vérifions plus les noeuds car même avec les mains dans le dos et les yeux bandés, il y arrive… 3/4 d’heure après notre arrivée, une annexe d’une dizaine de mètres, appartenant au méga yatch Elsa, arrive avec deux armoires à glace à son bord.
    ▪    « Hello, it’s your yacht …?
    ▪    Yes, of course…
    ▪    It’s your dinghy yacht?
    ▪    Euh… Yes! »
Ah ok, ils nous ramènent notre dinghy qui de nuit était parti à la dérive  Sachez que si cela vous arrive, allumez votre AIS car ils nous ont retrouvés grâce à notre position et surtout, jouez au loto… Notre annexe dérivait tranquillement vers Panama, merci les gars!
Après cette péripétie, c’est apéro party sur Talitha. Comme d’habitude, Nath et Cédric nous reçoivent à l’improviste de façon exceptionnelle! Ils ont même commandé à Velsheda, le yatch voisin, de la bonne musique et un éclairage splendide du Gros Ilet. Nous en profitons pour regarder un diaporama rétrospectif de nos quelques mois passés ensemble. Souvenirs, souvenirs! Nous nous rendons compte que les enfants ont bien grandit et que nos bronzages se sont affinés.
Il ne reste que deux jours avant de quitter nos amis  Nous levons l’ancre pour mouiller à l’anse Colombier à quelques milles de Gustavia. Durant cette courte navigation, nous sommes au milieu de la Bucket Regatta et apercevons les classe J en pleine action. Depuis deux mois, nous croisons régulièrement ce type de navire et nous constatons qu’ils ne nous impressionnent plus…
Emile et Marius sortent les déguisements et nous nous mettons dans la peau de grands capitaines ou de méchants pirates .
A peine sommes-nous ancrés que les enfants jettent les paddles à l’eau et s’organisent des séances de plongeons. Leurs fous rires en disent long! La séparation va être difficile…Nous partons ensuite les trois bateaux copains accompagnés des Kérabans pour une randonnée vers l’anse Flamands où nous croisons de nombreuses tortues de terre.Le cocktail magique de l’amitié imbibe aussi les enfants et nous avons l’impression de voir une bande de cousins dégénérés déambuler entre les pierres. Emile nous surprend même de marcher tout le long du trajet, sourire aux lèvres, grâce à l’aide précieuse de Yanic et Oscar.
Petit arrêt à Petit Anse pour une baignade dans une piscine naturelle puis jus de fruits frais chez Rolande.
Hop, hop, hop, retour aux bateaux avant que la nuit tombe pour un poulet au barbec sur Sea You.
Ce matin, bricolage sur Wind4Llife, tradition oblige… Les trois mecs sont heureux de retaper le moteur d’annexe de Nico qui cafouille… Ca discute, ça rigole et ça se termine par une bonne bière et un coup de soleil zébré pour Manu qui fait craquer Nath et Yaël…
Repas vite avalé chacun chez soi, snorkelling entre filles où tous les enfants débarquent  Flûte!!! Ah ces marmots! Retour au bateau où une surprise de taille nous attend… Nico, notre Jacques Mayol, a repêché les lunettes de Perrine tombées la veille. Sachez avoir un bon plongeur dans les bateaux copains… Ca coûte un peu cher en apéro… mais plus rien ne sera perdu au fond de l’eau.
Pendant la sieste d’Emile, Perrine part rejoindre tout le monde sur la plage. En arrivant, Cédric lui explique qu’il y a juste derrière Nat, Yaël et Nico, dans les buissons, un gros objectif dépassant discrètement du feuillage. C’est un paparazzi! Mais quelle est sa cible??? Les filles curieuses partent, telles des détectives, afin de connaitre l’identité des personnes qu’il traque. Au loin, nous voyons une famille avec quelques gardes du corps… En nous approchant, nous ne reconnaissons personne… Nous décidons donc de questionner le photographe. Ce ne sont « que » des « peoples » de l’aristocratie espagnole… Serons-nous dans le prochain Voici ou Closer espagnol?
Ce soir, nous fêtons l’anniversaire de Nath, 48 ou 49 ans, correctement conservée… W4L et nous-même concluons que le métier de dentiste n’est pas stressant lol Nous mangeons les meilleurs pastas al dente du voyage… Kéraban, notre bateau copain italien confirme et nous inscrivons Yaël en cachette à Master Chef!!! L’heure des cadeaux arrive… Nath et Yaël (fêtant elle aussi son anniversaire dans quelques jours) reçoivent un bracelet girly de St Barth. Sans oublier, un pack d’eau pour Talitha et une douche chaude sur Sea You pour W4L. Certains comprendront…Il est 10 heures, nous nous apprêtons à partir vers l’ile Fourchue pour manger tous ensemble.Talitha galère avec son ancre. Sa chaine remonte, dérape, remonte… Arrivés au mouillage, les trois gaillards s’afférent à réparer le guindeau. Rien de bien grave, mais le trio sait que c’est la dernière intervention chirurgicale commune  Les filles préparent le déjeuner sur Sea You, rebaptisé « Bar-Tabac-Quincaillerie » pour ce dernier agape. Photos de famille souvenirs, derniers plongeons communs de la fine équipe de pirates…Puis nous allons prendre le goûter d’anniversaire sur Kéraban.

L’heure a sonné, Il est 16 heures… Parents et enfants ne se regardent plus. L’heure de la séparation est arrivée… Tout le monde repart sur son bateau et s’affaire à remonter annexe et ancre. De furtifs regards se croisent… Quelle complexité de se quitter, sans doute de se revoir, mais sachant que la prochaine fois sera dans des conditions bien différentes. Nous voguerons encore à bord de Sea You quand ces derniers mettront en vente leur maison flottante et iront faire leurs courses en voiture…
Les trois bateaux sont au moteur, les cornes de brume résonnent et les échos disparaissent dans les hauteurs de l’île Fourchue.
Manu met les gaz. W4L et Talitha sont dans le sillage. Allez, encore un dernier coucou. Nous faisons demi-tour, des signes, des bisous.
Nous mettons les voiles et nous nous rendons compte qu’ils sont à l’arrêt devant nous telle une haie d’honneur. Nous contenons difficilement notre émotion face à ce dernier au revoir sur l’eau!
Puis le silence… Nous ressentons un vide… Yaël nous annonce par VHF qu’elle a une douche salée de 37° sur son bateau… Nous ne comprenons pas tout de suite puis elle nous explique que c’est notre Nico, un costaud de 90 kilos et d’1m90… En même temps, nous ne faisons pas les fiers et à la voix de Talitha c’est la même chose… Nous avons tous le coeur serré…
Bon vent les Amis! Salut les frérots et les soeurettes… Nous vous aimons et vous nous manquez déjà beaucoup…"





 Il y a encore une chose que nous voulions dire avant de quitter l’ouest définitivement...


 Avis à tous les voyageurs, une famille de 5 Lillois se promène encore au moins pour une année dans les caraïbes en voilier Sun Odyssey 51. Ils se sont accrochés à nous au mois de septembre à Porto Santo et ils ne nous ont plus lâché pendant 3 mois. Nous avons réussi à les semer en janvier. Quel soulagement. Leur fréquentation comporte d’énormes risques. Pendant des mois, nous nous sommes demandés si on allait rentrer vivant de ce voyage. Désormais les compagnies d’assurances mettent comme critère d’exclusion, la fréquentation des Sea You lors des 36 derniers mois. En effet, en leur compagnie, les tubes d’échappement se fendent, les alternateurs débitent 17Volt, les guindeaux s’arrachent, les maillons de chaines éclatent, les corps-morts se brisent, les amarres se rompent, les annexes se retournent ou se décrochent, les éoliennes s’emmêlent avec le fil de pêche, ils vous servent du poisson avarié afin d’envoyer tout le monde au dispensaire de Boa Vista, les appareils photos et ordi prennent l’eau, tout objet sur le pont tombe à l’eau (serviette de bain, lunettes, poussette, jouet d’Emile, …), le sac à dos contenant les passeports et l’argent du voyage disparait, oublié sur le bord du chemin d’un volcan, les embrayages fument et les pneus crissent, … du Grand Mendez. Ils ont fortement insisté à nous revoir à St Barth et par pitié on leur a fixé rendez-vous à Gustavia, sachant qu’ils devraient affronter 200 milles face au vent, ceci afin de les décourager de nous rejoindre. Coriaces comme ils sont, ils ont tiré des bords dans 40 noeuds de vent pour nous harceler. De vraies rémoras ces Sea You. Comment vous décrire les personnages. Manu, un petit gars dégarni et affable, une Marlboro au coin des lèvres et un bronzage zébré, trouvera n’importe quel prétexte pour vous proposer un apéro. L’approche sournoise commence en général par une baguette de pain généreusement offerte au petit matin… mais attention! La ruse est perfide…Perrine, 49 ans et demi, blonde mais encore bien conservée grâce à l’aide médicale (ses parents sont médecins), a toujours le sourire au lèvres remplies de collagène même quand ses 3 petits blonds malades baptisent l’intérieur du bateau de leurs déjections orales et intestinales. elle va essayer de vous séduire en vous faisant une démonstration de sa machine à laver manuelle, de son épilateur laser dernier cri ou en vous faisant profiter d’une offre très intéressante en vous vendant son appareil photo ( cassé…). Elle essayera aussi de vous piquer les éval du Cned afin que ses petits n’en fichent pas une…
    Bref, si vous les croisez  : FUYEZ!!! Ils sont dangereux, addictifs et il est très difficile de s’en défaire. Un bateau copain (Genesis pour ne pas les citer) après avoir passé un mois avec eux cesse son voyage pour la Polynésie et rentre en France… C’est dire !
Pour nous il est déjà trop tard (la surprime d’assurance est déjà payée). C’est comme une drogue, on ne peut plus s’en passer. Manu et Perrine vous êtes devenus des frères et soeurs, mais il est vrai qu’on ne choisit pas sa famille.  On envisage même un voyage retour au Bahamas avec vous l’année prochaine. Quitte à voir une nouvelle épave ‘Sea You’ sur les récifs dans les eaux turquoise de Wardericks Wells, si on arrive un peu trop tard...


        We love you les Sea You… les Talitha's et les Wind4life