Wind4life en nav

Wind4life en nav

winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


mardi 8 novembre 2016

La traversée vers le Cap-Vert

8-11-2016
Première nuit blanche dernière nous. On est tous barbouillés. Il y’a du vent mais surtout beaucoup de houle allant dans des sens différents. Ce qui fait souffrir le bateau et son équipage. Il ne fait pas si chaud mais on reste tous sur le pont car à l’intérieur on se fait mal à chaque mouvement de vague. Serait-ce un Gascogne numéro 2? J’espère que non, car ici on est parti pour 6 jours de nav! Heureusement, j’avais préparé quelques repas à l’avance. Je n’aurais pas pu cuisiner. En dehors du mal de mer, j’ai des bleus partout et je dois prendre des poses d’acrobate pour réussir à me caler et essayer de ne plus bouger devant mes fourneaux. Après m’être prise trois coups dans le dos et la porte du frigo sur la tête, je suis sortie et j’ai balancé  à l’équipage: « au menu du jour, des cracottes et un pot de tapenade. C’est ça ou je saute à l’eau! »
On fait l’impasse sur les cours durant la nav, mais on leur fait répéter oralement et de manière ludique leur tables de multiplication. Et ça marche… On prend le temps de faire la sieste et pour la première fois, nous laissons Yanic et Lola durant une demi heure seuls sur le pont à surveiller la nav pendant que nous ‘dormons’ à deux dans notre cabine. Quel luxe…
Le vent souffle à 25 nds en permanence et on atteint des rafales à 30. On est vent arrière et allure en ciseaux avec génois tangonné et on avance en moyenne à 7nds avec des pointes à 12. A ce rythme là, on arrivera un jour plus tôt et on verra Alex et Sandrine, yesss. Le bateau est bien secoué et la pompe de cale fonctionne toute les 5 minutes. Je vérifie les cales et je vois des litres d’eau ballotés de bàbord à tribord, en avant en arrière. Je soupçonne que nos citernes d’eau douce se vident de plus en plus et je me résilie à ne plus avoir d’eau douce dans les prochaines heures. En somme, ce n’est pas bien grave. Par acquis de conscience, je la goute quand-même. Bordel de M…. C’est de l’eau salée. On prend des litres et des litres d’eau salée et non pas d’eau douce. C’est le soir et Nico est à son quart et je le préviens. Ceci dit, bonne nouvelle, la  pompe fonctionne bien et on ne coulera pas tout de suite. On se met à quatre pattes, non pas pour une partie de plaisir, mais à a recherche de la voie d’eau.
On trouve rapidement le responsable et on prend l’eau au niveau des bagues de safran. Pourtant celles-ci ont été remplacée l’année passée et on soupçonne que nous les avons mal montées. Il y a du jeu sur la mêche de safran et à chaque coup de barre l’eau gicle à coup de plusieurs centilitres par minute. Au final, je m’inquiète plus pour le safran qui souffre, que l’eau dans les fonds, qui finalement s’évacue plus vite que ce qu’elle rentre. Nous sommes partis depuis 2 jours et on croise les doigts d’arriver à bon port sans casse. Les fichiers météos n’annoncent pas d’accalmie pour les prochains jours. Le pilote tourne à plein régime et il n’y a plus qu’à avancer et surveiller nos anomalies. Entre-temps, on doit assurer l’intendance, les enfants et les quarts. Le temps est plutôt gris et nos panneaux ne suffisent pas à combler le pilote et le frigo très énergivores. On doit mettre en moyenne une petite heure de moteur par jour.




On tourne avec un rythme de quart plus ou moins équilibré. Nico fait 21h à 1h30 et moi je prends mon quart jusqu’à 5h du mat. Le tout c’est de pouvoir dormir quand on n’est pas de quart, mais avec la houle et les tracas du bateau, on a du mal à fermer l’oeil. Le manque de sommeil se fait ressentir et je me permet de plus en plus de faire des micro-siestes pendant mes quart. Il n’y a personne en mer et aucun obstacle. Je passe à 20 minutes de sieste et je recharge mes batteries à bloc. C’est très efficace et j’en fais part à Nico qui me regarde avec de grands yeux. Il est envieux mais je le sens pas très à l’aise à l’idée de sombrer 20 minutes au lieu de 14. On refait quelques calculs et on arrive à la conclusion qu’avant d’être en route de collision avec des bateau à plus de 10 milles autour de nous, il faut bien plus que 20 min. Aussitôt dit, aussitôt fait, on adopte le nouveau rythme et on gère nettement mieux notre sommeil. Bon, c’est quand que la houle s’arrête! C’est physique. Le point positif, c’est que notre appétit est divisé en 4 et on mange pendant 3 jours les restants de 500gr de pâtes bolo. La nuit il nous est arrivé de devoir prendre un ris. On enroule le génois tangonné, on se met au près et c’est parti pour le rodéo, les vagues et les embruns. Les manoeuvres sont très fluides et nous formons une belle équipe, Nico et moi. Le bateau répond bien et on trace. On met les lignes et on essaie en vain de pêcher, mais mis à part quelques touches, rien au bout de l'hameçon! Nico a trouvé un nouvelle technique de pêche. La méthode 'Zidane'. Il sagit d'attendre que le poisson volant arrive sur ta tête et que tu l'assommes avec un coup de boule et il tombera raide mort dans le cock-pit. Mais le poisson volant ne se mange pas mais nous le gardons comme appât pour notre nasse.
Le vendredi on aperçoit la côte Cap-Verdienne au loin. Il nous reste encore 60 miles. La houle s’est légèrement calmée et je me sens d’attaque à la cuisine. Il faut que j’assure car j’ai compris que j’allais bientôt perdre mon capitaine sur Thalita, tellement Nathalie prépare toutes sortes de gourmandises sucrées et ce même avec 25nds de vent et des creux de 3 à 4 mètres. Respect Nath! Tu m’as quand-même rassurée quand tu m’as dit que vous étiez 3 pour préparer ‘une’ pancake. Un qui tient le bol avec la pâte, l’autre la poêle et encore un autre le plat des pancakes cuites.
Je me suis lancée dans l’aventure des crêpes, de quoi remonter le moral de l’équipage. 2 paires d’yeux pétillent à côté de moi dans la cuisine. Ils ont effectivement dû m’aider à les faire et on s’est bien marrés. Il y a eu des lancés de crêpes avec des triples saltos, et probablement grâce à la houle, la crêpe est toujours retombée dans la poêle. Un exploit et Capitaine Nico m’a dit qu’il n’abandonnerait pas le navire d’aussitôt car elles étaient très bonnes! Mission réussie…








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