Wind4life en nav

Wind4life en nav

winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


mercredi 30 novembre 2016

Le safran flotte

30-11-2016
On se lève tôt et on se met en action rapidement. Démontage des drosses, du secteur de barre et c’est reparti pour un tour. On n’arrive plus à compter le nombre de fois ou nous nous sommes pliés littéralement en 4 pour accéder à la barre dans un espace pas plus grand qu’une boite à gants.
On va de plus en plus vite mais à chaque fois on en chie des stick, comme dirait l’autre. Je me glisse dans les coffres avec mon racaniac et ma petzl et je dévisse 8 boulons. Intéressant tous ça… Nico en ressort une des bagues et discute le coup avec Fabrice et Cédric. Elles ne sont pas très abimées mais nous voyons des traces de frottement et constatons qu’elle a bougé et ça, ce n’est pas bon! Nico plonge sous la coque et retire le safran avec l’aide de Fabrice et surprise… le safran flotte. On ne risque déjà de ne pas le perdre celui-là. La bague a la même gueule que l’autre et des traces de frottement sont visibles sur toute la pièce intérieur de la bague. Plusieurs heures se sont déjà écoulées. Les hommes réfléchissent comment contrer ce problème de frottement avait de placer les nouvelles bagues. Et puis Eureka! le support métallique dans lequel doit se placer les bagues n’est pas parfaitement à la même dimension que les bagues et donc Cédric propose de visser des vis dans la partie caoutchouc de la bague afin d’épaissir le diamètre et ainsi bloquer un maximum les friction entre le métal et le caoutchouc. Bien malin tout ça! Là il est temps de prendre une bière et on part boire l’apéro chez Sea You. Nous avons tous les deux des têtes de déterrées et on pique du nez dans nos verre d’apéros. Il est temps de se coucher car demain c’est reparti pour le montage du safran. C’est fou comme c’est épuisant et stressant ces travaux sur son bateau et quand ça marche, on crie de joie et j’en devient euphorique.



mardi 29 novembre 2016

Mindelo et les fishsticks de bonite

29-11-2016
Yanic va beaucoup mieux! Je lance les cours et je me mets à écrire. Une journée grand nettoyage au programme aujourd’hui. La maman de Nico débarque le 1 décembre et il ne s'agit pas de la faire dormir dans des draps poisseux par le sel. Cela fait bien 3 semaines que je n’ai pas eu l’occasion de faire la lessive de linge de maison et je part en expédition laverie avec 3 sacs ikea sur mon diable, telle une romanichelle mais ici c’est très couleur locale, où je dépose plus de 25kg de linge. J’ai tout mis à laver tellement tout était salé. A 2euro le kg de linge quand-même, je me paye ce luxe et j’ai hâte de revoir mes fringues lavées, séchées et pliées demain. 
On frotte, on lave, on répare… dans chaque recoin. Sous le lit de Lola nous examinons la poche d’eau douce qui fuit un peu mais on ne voit pas tout de suite d’où pourrait bien venir cette fuite. Ca ne me fait plus trop peur de manquer d’eau douce. Nous avons prouvé qu’en 3 semaines nous avons consommé 100 litres d’eau à 4 ... On passe à d’autres préoccupations. On fait une pause déjeuner et je joue de ma créativité pour faire manger de la bonite à Nico et Lola qui rechignent encore et encore quand ils ont du poisson dans leurs assiettes. Asseyez-vous bien, je me lance dans le ‘fishstick’ de bonite. Du blanc d’oeuf, de la chapelure et le tour est joué. De beaux petits bâtonnais dorés avec une petite salade verte et du citron, ça devrait être apprécié. Mission accomplie pour 3 sur 4. Une petite blonde doit faire une effort énorme pour avaler un ‘stick’ de 2cm qu’elle emballe avec une énorme feuille de salade remplie de vinaigrette pour ne surtout pas avoir le gout du poisson sur ses papilles sensibles. Je ne dis rien. Elle non plus d’ailleurs, tellement sa mâchoire mastique et mastique ce petit morceau de bonite qui ne veut pas glisser dans son oesophage et atterrir dans son estomac qui renvoie un message d’alerte en continu au cerveau: "beurk, c’est dégue le poisson, c’est dégueu le poisson!" Une fois de plus, je l’aurais bien mis sur OFF ce petit cerveau en ébullition mais je reste calme et hyper zen et je la félicite même d’avoir enfin manger un morceau de poisson sans passer par la case crise. C’est comme ça qui faut faire non, Monsieur le Pyscologue?
Une voix nous appelle depuis le ponton. Yess, c’est Fabrice, l’équipier qui part faire la traversée avec Arwen. C’est aussi notre livreur de bagues. On lui offre une bonne bière fraiche et on discute le coup. Même que nous avions connaissance de sa venue, ça reste toujours émouvant de revoir des personnes que l’on connais dans des lieux tellement improbables. Nico papote et papote et moi je vaque à mes occupations de nettoyage de bateau car je veux finir avant la tombée de la nuit. Ici le soleil se couche tôt. Je lance l’idée d’un apéro sur W4L et on finit à 11 adultes et 7 enfants à profiter d’un bon apéro gourmand. J’avais fait une rillettes de bonite de notre pêche de la veille et on s’est tous régalés! On lève nos verres à nos livreurs bien précieux, Frédéric le papa de Perrine pour le petit boitier électronique qui nous permettra d’avoir notre météo 24/24 sur l’ipad et Fabrice, notre amis bruxellois de la voile, qui nous a livré de belles bagues de safran. Tchin tchin!

Et les tchin tchin continue une bonne partie de la soirée… Je suis plutôt de nature modeste mais parfois (peut-être à cause du rhum?) j’aime partager des éloges à mon égard et surtout celles auxquelles je n’y croyais pas du tout. Fabrice me félicite pour mon blog et me lance des fleurs et me supplie de continuer d’écrire, tellement il est fidèle lecteur de ce roman W4L. Yaël et ses talents d’écrivaine, c’est juste une blague… Je me suis toujours trouvée très très nulle. Même les lettres que j’écrivais à mes copines et cousine, je le faisais en présence de ma mère par peur de mal écrire, et les fautes d’orthographe n’en parlons même pas. J’ai passé la quarantaine et ça s’améliore mais je me tire encore les cheveux en 4 pour essayer d’appliquer cette grammaire française horriblement compliquée et difficile à mes yeux. A quand une réforme de la langue de Voltaire… J’ai une petite excuse légère d’avoir fait mes études en flamand. J’arrive à contrer cette frustration grâce à une relecture de mes écrits par Nico, mais il m’a vite avoué qu’il était très mauvais relecteur.  Soit ça l’emmerde, soit il est aussi nul que moi en orthographe. J’opte pour la première raison, pour la simple et bonne raison que venant d’une famille de professeurs en langues depuis plusieurs générations et ayant baigné dans une famille d’intellectuels où le livre était sacré au point de s’endetter pour le prix d’une belle maison bruxelloise, ça fait un peu tâche d’avoir un fils aussi mauvais en orthographe que leur belle-fille à moitié flamande. Tu n’es pas gentille Yaya! Ne le prenez pas mal, je vous adore les Darquenne. Une famille riche, vraie et sans jugement qui m’apporte énormément de bien-être. Vous comptez beaucoup pour moi…

lundi 28 novembre 2016

Sao Vincente, Mindelo

28-11-2016
On décide de partir tôt pour arriver à Mindelo sur île de Sao Vincente dans la fin d'après-midi. On met nos lignes et peu de temps après on a une touche sur les deux lignes, mais je n’arrive qu’en remonter un et l’autre a réussi à se sauver. Tant mieux pour lui. Une belle grosse bonite dont j’arrive à retirer plus 1kg500 de viande. Les enfants découpent le poisson et s’effrayent en la manipulant, car même avec la tête coupée, le poisson bouge encore. Lola ne comprend plus rien. Son imagination déborde et elle n’ose plus le couper en filet par peur qu’il ressuscite. Je suis morte de rire. On est content et confiant car notre pêche est plutôt fructueuse ces derniers jours et c’est rassurant de savoir que pour la traversée on ne manquera pas de protéines a priori.
Le temps est gris en arrivant sur Mindelo et on ressent déjà la pression monter. Le retour à la vie de port nous effraie un peu après 3 semaines de mouillages et de vie quasi en autarcie. On retrouve presque tous les bateaux voyage que nous avons croisés sur notre route depuis le début de notre aventure et c’est finalement très chouette de se retrouver tous à cette mythique étape de Mindelo. Les pontons grouillent de nationalités différentes et tous sont en train de préparer leurs bateaux pour le grand départ.




Yanic ne se sent pas bien et nous fait une petite fièvre en arrivant. Il a mal au ventre et il a des crampes. On a déjà vu cela quelque part… On retrouve nos amis Sea You qui ont leurs parents à bord qui sont tous les deux médecin. Plutôt rassurant. On arrive à notre place de port et on partage nos aventures avec le bateau Arwen, notre amis Filip du club de voile le GCBF. Nico part se renseigner pour la sortie de l’eau du bateau afin de remplacer nos bagues de safran et revient avec l’info que si nous vouons le sortir c’est un coup à 700 euros et que c’est une manipulation très aventureuse ici à Mindelo. On décide de ne pas le sortir et de changer les bagues en retirant le safran sous l’eau. Après tout, Nico est plongeur et d’après les renseignement, un safran flotte et c’est tout à fait faisable de le retirer et changer les bagues sans sortir le bateau de l’eau. J’avoue que ça m’arrange en sachant que nous allions devoir dormir perché sur nos bers pendant quelques jours, sans eau, ni toilettes et avec le risque d’avoir un bateau chargé et mal équilibré sur ses pattes. Le soir tombe vite et nous aussi. On commande une pizza que l’on mange devant François l’embrouille et on sombre dans l’heure qui suit. La nuit porte conseil…

dimanche 27 novembre 2016

Mouillage à Sao Nicolau

27-11-2016
Aujourd’hui je sens que c’est un bon jour. Un matin un peu houleux à cause des vagues mais face à un beau petit mouillage avec une plage de sable fin, on ressent les bonnes ondes. Je prends les cours en mains et je décide de faire atelier peinture. Lola saute enthousiaste sur sa boite d’acrylique et elle choisi de faire une nature morte. Elle installe ses fruits et une aubergine et plonge dans son élément. Quelle artiste. Elle y passe une bonne partie de la matinée et je termine subtilement avec son cahier de math où elle me fait une série de calculs sans broncher. Comme quoi, il va falloir adopter une autre méthode. Yanic commence son dessin et dessine une grosse vague sur sa feuille. Jusque là c’est bien parti, mais au moment de commencer à dessiner le surfeur, il décroche et préfère de loin travailler ses maths. Ca le frustre un peu quand il voit sa soeur sortir pour une fois des talents qu’il ne maitrise pas. Ca fait du bien à Lola!

L’école est finie et on part faire une petite nage familiale jusqu’à l’orin pour vérifier la tenue de l’ancre. C’est vrai que cette nuit nous nous sommes réveillés plusieurs fois par cette alarme de mouillage qui bipait dès que le bateau bougeait un peu. Le vent soufflait bien fort. Nico descend en apnée voir l’ancre plantée dans le sable à 9 m et on est rassuré car elle n’a pas bougé d’un poil. L’ancre ‘bonne nuit’ fait bien son travail et c’est très rassurant pour la suite de notre voyage. Yanic veut faire aussi son Mayol. Il prend sa respiration comme Enzo et plonge dans cette eau turquoise. Je voit son petit corps musclé remonter tout doucement en faisant des mouvements lents et gracieux jusqu’à la surface et brandit sa main pleine de sable comme trophée, et je le vois fier d’avoir été jusqu’à 9 m comme son papa. 
On a faim et Yanic veut de la pizza. Il mélange les ingrédients pour la pâte à pizza (farine, levure, eau) et l’étale sur la plaque allant au four. Je trouve encore quelques restant de fromage, un peu de coulis de tomates et du poivron et on se régale. Depuis quelques jours, nous mangeons quasi plus de viande à part un morceau de chorizo acheté au Canaries et sinon on mange la pêche du jour. Nico et Lola ont encore un peu de mal mais ça va de mieux en mieux.
On passe notre après-midi sur la plage déserte et on s’amuse dans les rouleaux de vagues qui se fracassent sur la plage. Quelle drôle d’idée de plonger sous la vague avec mes lunettes solaires sur la tête? Je me suis fait surprendre par une belle vague qui m’a emportée dans son rouleau et je me suis retrouvée comme dans une machine à laver pendant quelques secondes et puis plus de lunettes sur la tête bien évidemment. Je pars à tâtons dans l’espoir de les retrouver, mais c’est juste utopique. Pas grave, j’en rachèterai à Mindelo. Nico revient de sa séance snorkeling et je lui fait part de ma perte de lunettes solaires. Il prend son masque et je rigole. Il m’impressionne. Après un quart d’heure, je le vois remonter avec mes lunettes ! Il m’explique qu’il a lancé un coquillage dans la vague afin d’observer la trajectoire. Ce n’est même pas un coup de bol, non non, c’est un calcul logique et réfléchi. Paf’ il tombe sur mes lunettes à quelques mètres sur un fond de sable. Quel homme!

samedi 26 novembre 2016

Un jour sans...

26-11-2016
Ce matin, ça commence fort. Je crois que je vais renvoyer Lola en avion avec ma belle-mère. C’est un jours sans, mais ces derniers temps c’est galère l’école à bord. Nico s’en est occupé ce matin et elle ne parvient plus à faire 6+6. Il pète un cable et je le comprends. Mais bon dieu! Que cherche- t-elle ? On est démuni et je réfléchis de plus en plus sérieusement à abandonner les cours avec elle. Je le ressens comme un échec, mais j’en viens à avoir peur de faire un malheur. On doit sûrement s’y prendre très mal mais je ne trouve pas la clé et l’aider elle à mieux vivre ses émotions. Son attitude reste compliquée à gérer, alors que je voyais de l’espoir que cela change. Un éternel combat et là je suis fatiguée de la voir négative, souffler, râler et à penser qu’à sa petite personne. Même quand on se balade en groupe, elle est impertinente et nos copains-bateaux n'ayant que des garçons me disent que finalement en voyant Lola, une fille c’est trop compliqué. Ca me fait mal d’entendre ça,mais en même temps je le pense aussi. On lui a collé une étiquette de ‘chiante’ et au fait, c’est nul complètement nul. Ma pauvre Lola, heureusement que je suis plutôt de nature optimiste et je crois en toi.  Je garde espoir… La vie qu’on t’impose me semble par moment un calvaire pour toi et j’en suis désolée. Pourvu que tu ne retiennes que les bons moments de cette aventure et que cette expérience te fera grandir et réfléchir! Tu es une fille extra-ordinaire dans tous les sens du terme. Tu n’as que 8 ans et ta tête en a 20 ans. Petite ado, intelligente, talentueuse, pleine de ressources, un humour d’une finesse rare,  et des bêtes parents qui se battent pour une addition à la con dont nous savons pertinemment bien que tu connais la réponse.  Je t’aime ma belle…

vendredi 25 novembre 2016

Visite de Sao Nicolau

25-11-2016
On arrive tous, Thalita, Zanzibar et nous sur la plage de la ville de Tarrafal et une ribambelle d’enfants viennent nous aider à remonter les annexes sur la plage. Ils sont tous hyper motivés à faire le gardien d’annexes pour la journée et on joue le jeu bien évidemment. Pour 1 euro, il garde ton annexe sur la plage et pour 20 cent il jette ton sac poubelle. On retrouve une île bien plus verte et montagneuse que les autres. On retrouve un peu les ambiances Canariennes.
On part faire une balade au départ de Cachaço qui nous mène par un sentier en descente jusqu’à Ribeira Brava. C’est une très joli vallée verdoyante où l’on croise que des locaux et des jeunes en marche vers l’école. J’ai quelques crayons de couleurs que j’avais acheté à Sal, que Lola distribue aux écoliers que l’on croise. Lola me dit: » Maman, c’est fou qu’ils soient si contents de recevoir des crayons, alors que chez nous c’est normal d’avoir des crayons. » Yesss! On revient toujours à ces mêmes valeurs de bases que nous voudrions tellement faire passer à nos enfants hyper gâtés. Missions presque réussie.







Arrivé au village de Ribeira Brava, on mange dans le seul petit resto du coin, dans une maison rose et violette. On est accueilli par une mami toute gentille et on s’installe à une grande tablée, dressée avec de la vaisselle de grands-mères où nous avons l’impression de partager un repas de famille chez nos grands parents. Au menu, thon, poulet et burger avec riz, frites et crudités. On s’est régalés!
C’est l’heure de retourner au mouillage et on prend la navette locale à 13 mais qui se rempli au fur et à mesure avec des locaux, qui s’entassent dans le van à chaque arrêt. On est serrés comme des sardines, mais « no stress », il y a de la place pour tous le monde (collé au plafond, sous les sièges et pourquoi pas sur le toit finalement). J’apprécie ces moments d’exotisme que nous ne pouvons plus retrouver chez nous tellement nous vivons dans des vies procédurières.



mercredi 23 novembre 2016

Sao Nicolau

23-11-2016
On passe notre journée à faire un peu de nettoyage afin d’assainir W4L de ses microbes avant de quitter pour la prochaine île. Je m’autorise à utiliser un peu d’eau douce que j'utilise avec précaution depuis presque 3 semaines. Depuis le départ de la Goméra aux Canaries, nous avons utilisé 85 litres d’eau douce de nos citernes. Nous avons 230 litres de réserve et depuis, nous ne faisons que des mouillages où l’avitaillement en eau est impossible. Résultat, nous lavons la vaisselle à l’eau de mer et nous nous lavons également à l’eau de mer avec un mini rinçage à l’eau douce pour se déssaler et nous n’avons même pas l’impression de manquer d’eau douce.
Il est 17h30 et on met les voiles vers Sao Nicolau en compagnie de Thalita et du catamaran Zanzibar. Une nuit tranquille est annoncée avec 10 à 15nds de vent. Parfait pour faire nos micro-siestes. Les vents sont capricieux. Est-ce ce dérèglement climatique qui nous joue des tours? En tous les cas, on passe de 5 nds à 35 nds et quand on met le pilote en mode régulateur d’allure, on fait presque demi-tour. Rien n’est bon cette nuit et je passe du mode moteur au mode voile toute les heures. Les prévisions ne sont jamais comme ils l’annoncent et je commence à m’inquiéter pour la traversée. Les alizés stables et continus ne se sont pas encore montrés et je commence à ne plus faire confiance aux prévisions météorologiques. Nico se réveille pour son quart et je pars me coucher avec le bruit du moteur dans les oreilles. Des nuits comme celles-là sont fatigantes et je reste vaseuse pour le restant de la journée. Le soleil brille et on a un beau lever du soleil sur l’île de Sao Nicolau. On met les lignes et Yanic change les leurres et il décide de mettre un rapala. Les enfants commençaient à peine leur cours que le rapala se fait happer par une belle bonite de 3 kilos et on la laisse se noyer le temps de remonter la ligne. Les enfants sont super excités et n’arrivent évidemment plus à travailler jusqu’à ce qu’on arrive au mouillage de Tarafal à Sao Nicolao.






On retrouve nos amis de Larwin, le voilier jaune et le temps de préparer la bonite en 4 beaux filets, Thalita et Zanzibar mettent l’ancre non loin de nous. Nathalie à l’air fatiguée et me raconte sa nuit de merde et qu’en plus en arrivant ici le mouillage n’est pas très glamour, çà met le moral à zéro des Talithiens. « No stress, l’île sera magnifique », C’est vrai qu’après avoir mouillé à Boa Vista, ici c’est nettement moins sexy. Finalement toutes ses îles sont superbes. J’ai du mal à en préférer une plus qu’un autre. Elles sont toutes très différentes et c’est ça que j’aime et qui donne de la richesse et de la diversité à de notre voyage. L’État d’esprit joue beaucoup à l’approche de chaque île. En fonction de l’envie du moment et de l’humeur, l’appréciation des îles et des mouillages sont très différents, mais au bout du compte, j’en repars presque tout le temps satisfaite de les avoir faites.

mardi 22 novembre 2016

Sea You en quarantaine...

22-11-2016
Pauvre, pauvre Sea You… Ils ont leur 3 enfants cloués au lit avec 40 de fièvre et ils se vident de leurs petits corps tout affaiblis. Ce n’est pas beau à voir. Le papa, légèrement stressé décide d’appeler le Cross. Perrine a son petit Emile dans les bras qui gémit de douleur et ne veut rien avaler pour soulager son mal de ventre. Les parents affaiblis par leurs tourista, tiennent le coup tant bien que mal et assurent le peu de soulagement qu’ils peuvent donner à leurs enfants. Manu fait appel à Nathalie et moi pour passer des coups de fils en Anglais et je dois dire qu’ils sont assez efficaces. Les autorités sanitaires parlent d ‘évacuer la famille par avion aux Canaries. Cà nous semble démesuré, mais ils ne veulent pas prendre de risque car il y a un enfant de moins de 3 ans à bord. Finalement après deux heures de négociations, ils sont transférés par une petite vedette pourrie vers le petit hôpital de Sal Rei à Boa Vista où nous sommes mouillés. La famille est rassuré et pensent arriver dans le seul hôpital privé de l’île, construit uniquement pour les touristes. Ils en ont vu de toutes les couleurs. Pas de papier toilettes, pas de serviettes, pas de couvertures, rien à manger. Juste une infirmière et un médecin certes charmants pour les soigner. Finalement, c’est tout ce qu’ils leurs faut, des soins en espérant qu’ils guérissent vite! Manu le décrira à mon avis bien mieux que moi, mais ils ont souffert.
On se fait une petite sortie le soir dans un pizzeria bien aseptisée afin d’éviter la surenchère des problèmes intestinaux de Nico et çà convient bien à tous d’ailleurs. On part se balader dans les rues de Sal Rei et on rencontre une troupe de percussionnistes que nous écoutons en fermant légèrement nos oreilles sauf Yanic qui s’imprègne et ça lui rappelle son groupe de percu à Bruxelles.
On veut faire un petit coucou à Sea You à l’hôpital et on leur ramène des restants de pizza que Perrine avale goulument.  On discute de la journée passée et on finit par en rire. On est quasi certain que la dorade d’il y a trois jours y est en partie responsable. Les conditions dans lesquelles le poisson est découpé auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Nous avons été très naïfs et optimistes à manger du poisson cru, manipulé par des mains Cap-verdiennes certes lavées, mais lavées avec de l’eau impure à la consommation, que nos estomacs européens ne peuvent en aucuns cas supporter.  Ceci-dit, nous ne sommes pas tous égale aux bactéries et ma résistance s’avère forte car à part de légers symptômes de ventre barbouillé, je l’ai échappé belle!

Pour les Sea You, entre les piqures de taille unique et les douches froides pour faire diminuer la fièvre, les enfants en ressortent après 2 jours et une nuit plus tard, guéris mais traumatisés. Ils sont sortis avec une petite fièvre et en retrouvant l’air de la mer les enfants allaient tout de suite mieux et Emile n’hésite plus à prendre ses médoc par peur de se retrouver à nouveau avec une aiguille de 5 cm dans les fesses.  Qu’elle expérience et après coup, il s'avère que l’hôpital où ils se trouvaient était le dispensaire local et non pas la clinique privé des touristes. Le principal c’est qu’ils en sont sortis indemnes et guéris et ça n’aura quasi rien coûté à la sécu! Courage Sea You.



lundi 21 novembre 2016

Les microbes attaquent...

21-11-2016
J’ai dormi dans la cabine de Yanic cette nuit. Nico est malade comme un chien et il a dégusté toute la nuit. On soupçonne la tourista. Pourtant, il n’a rien mangé de différent que nous. Les appels sur la VHF canal 6 fusent. Nathalie, Manu, Perrine et le petit Emile souffrent des mêmes symptômes. La maman de Perrine qui est médecin en France, diagnostique le virus de la gastro. Cà promet , vivant en communauté dans des espaces confinés, le virus n’a qu’a s’en donner à coeur joie. On mettrait bien les malades en quarantaine, tous sur 1 bateau. Je décide d’aller à terre faire quelques courses dans un super marché local, où j’ai du mal à trouver des fruits et légumes et de la viande. Je rachète quelques paquets de pâtes et Manu qui m’accompagnait, me montre une colonie de bébé cafards se promenant tout le long du rayon. Bordel, pourvu que j’en ramène pas à bord. Chez Sea You, ils en ont fait l’expérience aux Canaries et c’est la galère. Ces petites bêtes certes inoffensives mais d’aspect déguelasse, pondent en moyenne 1000 oeufs par bête que tu écrases. Autant dire que plus aucune chaussure ne monte à bord de Wind4life et ce depuis les Canaries déjà. Même mes courses, je les rince dans une bassine avec de l’eau et un peu de vinaigre avant de les stocker dans le bateau. On nous avait prévenu et j’espère ne jamais les voir à bord.

Pour l’instant moi et les enfants sommes préservés par le microbe de la gastro et on part à la plage louer une planche. Nico veut malgré tout sortir un peu et décide de nous accompagner alors qu’il n’est toujours pas en forme. J’ai toujours voulu m’interdir de dire ça car je n’aime pas les généralités, mais là je m’exprime: « un homme malade, c’est l’enfer »!!! On doit être aux petits soins et en même temps on se fait engueuler. Pas grave, ça passera…
Nico se vautre sur la plage et souffre en silence et moi je pars louer une planche à voile pour Yanic. Lola retrouve sa copine Naïla et joue dans les vagues durant toute la fin d’après-midi. Je me retrouve seule face à la mer à observer les exploits de Yanic en planche. J’avais hésité à lui louer une planche car à mes yeux il n’en n’avait jamais fait. Mais il m’a tellement bien vendu le fait qu’il en avait fait en février au Club Med que je lui ai fait confiance, tout en sachant qu’au club Med, ce n’est pas un stage l’intensif. Il m’a avoué par la suite qu’il n’en avait fait que durant quelques heures seulement. Il est doué ce gamin. Je suis rassurée car j’ai Cédric qui tourne dans l’eau avec son annexe et jette un oeil sur Yanic tout en instruisant son fils qui débute en planche aussi.  Je vois Yanic profiter à fond et ça fait plaisir  et surtout il en fait très bien.

dimanche 20 novembre 2016

Visite de Boa Vista

20-11-2016
Il est 10h et partons en taxi 4X4 pick-up visiter l’île. On part pour la journée et avons préparé notre pique-nique. Nous sommes 3 voitures et partageons l’aventure 4X4 avec nos fidèles amis de Sea You et Thalita. Nos amis les belges, Erwin et Larissa nous accompagnent également. Cette île est belle et plate avec ses quelques montagnes volcaniques. On traverse un désert avec quelques oasis et profitons de cette nature restée intacte. On prend notre pause casse-croute sur une plage de sable blanc devant une mer turquoise avec des vagues qui déferlent sur la côte. Les enfants ne résistent pas à la baignade mais le danger de se faire prendre par une vague est réelle et on décide de les sortir de l’eau. On traverse des petits villages et vers 17h on revient à Sal Rei, notre mouillage. On décide de boire une petite bière sur la plage à côté et rencontrons ‘Colette’, une femme belge, vivant ici depuis 4 ans, qui n’a pas sa langue en poche et nous parle de la vie et l’histoire des Cap-verdiens. On comprend vite que le slogan ‘NO STRESS’ du Cap-vert change de plus en plus avec l’arrivée des touristes et les investisseurs étrangers, qui construisent des ‘resorts’ et saccagent les côtes à leurs yeux. La criminalité augmente et ce pauvre peuple Cap-Verdien voit les euros et dollars débarquer sur leurs îles alors qu’ils n’ont besoin de pas grand chose. C’est partout pareil et c’est ce foutu touriste qui foute la merde encore une fois et on en fait partie.



Zanzibar, nous invite pour l’apéro sur leur catamaran. Quel espace sur un catamaran, mais quand tu entends Jage, le capitaine de Dana de mer dire, qu’il s’est retrouvé sur un flotteur quand son cata est parti au lof et que quand un cata se retourne, tu ne peux pas le remettre droit, ça me fait froid dans le dos et je suis contente d’avoir moins d’espace et un bon quillard.
Après avoir partagé un bon moment à 22 sur Zanzibar, on rentre au bateau. Je prépare à manger et Nico se sent fatigué et part se coucher sans manger. Je le soupçonne de ne pas aimer le poisson que je suis en train de cuire et je trouve ça ‘middle’. Lola fait de même et je mange une bonne dorade en tête à tête avec Yanic.

samedi 19 novembre 2016

Sal Rei à Boa Vista

19-11-2016
Je mets le pied sur l’île et je découvre une petite ville plus animé que Palmièra sur l’île de Sal. On se balade dans des rues en pavé sur 300 m et et puis plus rien. De la terre battue et des sentiers rocailleux. On passe devant le lavoir municipal où toutes les femmes lavent leur linge avec des enfants qui courent et qui jouent tout autour. Tout à l’air simple et les gens sont heureux.


Avec nos têtes de touristes, ils pourraient venir nous réclamer des sous, mais je n’ai pas ressenti cette pression. Cela fait plusieurs jour que nous manquons des denrées fraiches et partons à la criée chercher du poisson. Et oui, Nico, il va falloir s’habituer à ne manger plus que ça si nous voulons manger de la protéine. Moi et Yanic, nous nous régalons de poisson frais, mais Lola et Nico n’en n’ont aucun plaisir. C’est dommage car les repas sont compliqués. Les commentaires à table m’énervent. On rentre dans une salle où toutes les femmes travaillent et découpent le poisson pêché du jour par les hommes. Une belle dorade corifène nous fait de l’oeil. Ce soir Sea You nous invite à manger chez eux, tartare et carpacio de dorade au menu. Cà va être un régal.



On continue à parcourir les quelques rues et partons à la recherche d’un super marché qui malheureusement en arrivant est fermé. Nous sommes samedi midi et ici les weekends sont sacrés et autant samedi que dimanche rien n'est ouvert. Ils ont raison mais quand on a l’habitude de trouver tout ce qu’on veut et à n’importe quelle heure, la pilule est difficile à digérer pour certains. On décide de se renseigner pour une voiture de loc pour l’excursion de demain et en marchant vers on tombe sur une petite épicerie ouverte et tenue par des chinois. Ils sont partout les chinois et ils cassent un peu le marché Cap-Verdien mais j’en profite quand-même pour acheter quelques rares légumes que j’y trouve.
On retrouve notre mouillage et rencontrons des nouveaux bateaux copains. Larwin, ‘raar maar waar’ un couple de belges, Larissa et Erwin, qui font un tour du monde pendant 5 ans au moins dans leur voilier jaune en alu. Le catamaran Dana de mer, Jage l’écossais et Hope la canadienne où nous trouvons enfin une famille avec une fille de l’âge de Lola. Bluezulu, un beau voilier avec une famille anglaise et leur fille Stella de l’âge de Lola. Elle a passé une après-midi à jouer avec Naïla et Stella dans un environnement anglo-saxon et même qu’au départ elle était un peu frileuse avec la barrière de la langue, elle était finalement ravie de devoir parler anglais avec ses nouvelles copines. « Hello, I’m Lola and I come from Belgium ». Le catamaran Zanzibar, Olivier et Cécile, une famille française avec encore des garçons et Ioda, un voilier alu avec deux garçons plus petits que nos enfants.

vendredi 18 novembre 2016

Boa Vista sous la grisaille

18-11-2016
Il fait tout gris ce matin et il pleuvine. On se chope un petite dépression. Se sont les 4 seuls jours de pluie du cap vert sur l’année qu’on devrait se prendre. Cà ne me fait même par râler et je suis même contente de déssaler le bateau. L’eau est chaude et après avoir écrit une bonne partie de la journée, je suis partie faire du snorkeling. C’est très joli et je suis tentée de mettre notre casier et enfin espérer attraper des langoustes.
Dans le mouillage précédent nous avons fait 2 tentatives et 2 fois nous avons attrapé de grosses murènes. Ce poisson ne m’inspire par du tout et nous l’avons gardé comme leurre mais les langoustes ne sont toujours pas au rendez-vous.
Depuis 24h je suis comme une ermite dans mon bateau à écrire et préparer la mise à jour du blog que je n’avais plus fais depuis 1 mois. Ces dernières semaines m’ont paru très chargées et en plus avec nos problèmes de connections, je ne me suis plus prise la tête à publier mes derniers épisodes de la saga Wind4life. Mine de rien, ça prend beaucoup de temps de garder un blog à jour. Nico en à marre de me voir derrière mon ordi et pour la paix des ménages, je m’arrêterai là pour aujourd’hui.




jeudi 17 novembre 2016

En nav vers Boa Vista

17-11-2016
 Le réveil sonne à 6h et on a une belle petite nav en perspective. Mais d’abord Nico part faire son plongeon jusque chez Sea you et aide Manu à remonter 30 m de chaine à la main. Il aura fait son sport et une fois l’ancre remontée, Sea You largue Nico sur Wind4Life.
On quitte peu après eux et on se retrouve au large.
Le vent est plutôt faible, entre 10 et 12nds et on est très tentés de mettre le spi. Aussitôt dit, aussitôt fait. Nico installe la fameuse voile rose et sous les quelques conseilles de Maitre Gabart (Cédric) on hisse cette voile qui nous a toujours fait frissonner. C’est grisant et on est fière et surtout on gagne 1nd et demi. En plus c’est beau. Sea You nous voit au loin et fait le reportage photo. J’ai hâte de les voir…
On arrive dans l’après-midi au mouillage de Boa Vista et l’eau turquoise et les côtes de sable blanc nous font de l’oeil. Encore une ambiance paradisiaque comme on voit sur les cartes postales.