Wind4life en nav

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winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


vendredi 21 avril 2017

La richesse de l'amitié!

21-4-17

Au réveil, on fait travailler les enfants et partons à la nage chez Talitha. Ils sont chamboulés. Depuis la discussion des tendances des vents hier avec Vartan et Nico, Cédric est pris d’un doute et ne pense plus pouvoir monter jusqu’au Caicos et de pouvoir redescendre à St Martin. Cette nav retour contre vents et courants  jusqu’à St Martin lui semble finalement compliquée et ils se demandent ce qu’ils vont faire encore pendant 40 jours dans le coin. Surtout nous ne sommes pas du tout prêts à se quitter dans les prochains jours. Je me sens mal de les voir perdus dans leurs réflexions. Je suis tiraillée. Les portes des Bahamas se sont ouvertes pour nous et pour eux tout se referme. On ne fait un voyage comme ça qu’une seule fois et on n’a pas envie de se tromper. A l’instant où j’écris ça, certain doivent nous prendre pour de gros enfants gâtés, à devoir faire le choix de rester dans des eaux turquoises aux BVI ou dans des eaux turquoises aux Bahamas. Eh oui, que de beaux problèmes, mais ils sont là et ça ne se commande pas. Je dirais même que c’est encore plus difficile de gérer ses émotions et frustrations sur un bateau qu’à la maison. Si un psy pouvait me donner une réponse à ce phénomène? Je pense déjà l’avoir dit plusieurs fois dans mes articles mes toutes les émotions sont amplifiées, décuplées et même des fois non-maitrisables. Nous sommes devenus des âmes très sensibles. Nos sens sont peut-être trop stimulés. On n’arrive plus à se contenir. On se donne une énorme liberté d’expression. Dans ma vie d’avant, je me considérais déjà comme quelqu’un de sensible, mais plutôt derrière une carapace assez coriace, que je pouvais fermer et ouvrir quand je voulais. Ici, elle est ouverte en permanence, je pense avoir perdu la clef de son cadenas. A bon entendeur, salut!  On discute une bonne partie de la matinée avec Nath et Cédric et après quelques embrassades et petits mots d’encouragements, on trouve des solutions à nos problèmes d’enfants gâtés. On montera tous aux Bahamas ensemble quoi qu’il arrive. C’est finalement comme ça qu’il faut réfléchir. Se donner les moyens de réaliser nos rêves… Il faut faire des plans sur la commette. Il y’a finalement des solutions à tout! Je retrouve le sourire de nos fidèles compagnons de voyage et je me sens plus légère.
Entre -temps il est déjà l’heure de quitter le mouillage pour un retour à Soper’s hole et faire les clearances de sortie des BVI. Vartan, Cédric et Nico partent ensemble au ‘custom’ , Isabella, Nath et moi faisons encore quelques courses et les enfants jouent un dernier monopoly avant le départ des Kéraban.

Je suis dans le même état qu’au départ des Sea You. La gorge nouée et les larmes qui coulent. On prend encore du bon temps ensemble sur Kéraban et arrive le moment de se dire au revoir. Bordel, c’est dur! C’est comme avec les Sea You, c’est une histoire qui se termine à l’ouest mais on doit se réconforter avec l’histoire qui continuera à l’est. Lola fond en larmes. De gros sanglots qui ravivent mes larmes à moi. « Je ne verrai plus mes copines. Je veux rentrer en Suisse » me dit-elle en sanglotant. Elisa sanglote derrière le poste de pilotage et sèche ses larmes du mieux qu’elle peut et part chercher un petit lapin en peluche qu’elle offre à Lola. Encore une histoire de lapin. Heureusement que sur W4L on n’est pas superstitieux. Je vais finir par croire que les lapins à bord portent chance et bonheur. On arrive pas à se défaire physiquement. Les embrassades sont longues et fortes. Les hommes se serrent dans leurs bras, se donnent des frappes de tendresse dans le dos et ça sonne plein. Se ne sont pas des extra-terrestres, c’est sûr. Ce sont des êtres bien vivants, pleins d’affections et d’amour à partager. Des hommes qui pleurent ça existent vraiment et c’est juste très touchant à voir.


On lache nos amarres ensemble. Trois petits îlots flottants prennent un petits bout de route ensemble jusqu’à ce que la route de Kéraban se sépare de la nôtre. Encore quelques bruits des cornes de brumes et de beaux messages d’amours à la radio, et nous voilà plus qu’avec notre inséparable Allures, en route vers St’John’s pour la suite de nos aventures.  Allons-nous en faire un catamaran Franco-belge bientôt? Merci pour cette belle amitié les Kéraban…




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