Grand soleil, 20nds de vent et encore et toujours cette houle capricieuse. Les creux s’accentuent au point de faire des surf à plus de 11nds au sommet de la vague. On reprend un relevé météo qui annonce que durant les 3 prochains jours la mer se déchainera. On stabilise le bateau du mieux qu’on peut et gardons nos voiles en ciseaux. Cap 283, vent arrière, 22nds de vent et c’est parti pour le rodéo. Le tout, c’est d’enregistrer les fréquences des vagues dans ton oreilles interne et le corps finit par s’adapter. Le corps s’adapte finalement vite mais c’est le mental qui doit suivre aussi. Je pétris la pâte à pain au rythme des vagues et le résultat est concluant. 2 belles miches croustillantes sortent du four et se font engloutir par 2 moussaillons et un capitaine affamé. Le capitaine est détendu. Le sedistress fait son effet. Je le vois couché sur la banquette du cockpit, sous son chapeau en dévorant son livre « La Religion » qu’il avait commencé il y a 4 ans.
Le soleil cogne et les enfants jouent avec 2 sceaux d’eau ils en font leur terrain de jeu pour la journée. Ils fabriquent des douches avec des bouteilles en plastique et ils s’amusent pendant des heures ensemble avec des choses simples. Tout est finalement un retour aux choses simples sur un voilier et on ne s’ennuie jamais. Je n’ai jamais vu les enfants autant bricoler et partir dans des mondes imaginaires que depuis que nous sommes en transat. Lola est même partie dans un délire de fabriquer un déguisement. Elle a choisi le modèle ‘chien’. Pendant que nous lisions tranquillement, Yanic s’est amusé à promener le ‘kiki à son pépère’ et Lola ,fière comme Artaban avec son déguisement de chien, circule à 4 pattes en aboyant dans tout le bateau. Se mettre dans la peau d’un chien au milieu de l’Atlantique sur un voilier qui bouge dans tous les sens, c’est juste absurde et on nous prendra sûrement pour des fous. Je me régale quand je les vois déborder d’imagination…
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