Une journée lecture sans interruption pour tous. On termine nos livres couchés comme on peu. J’ai des hématomes partout, une carrure de camioneuse et des abdominaux qui font mal. Même la nuit il faut s’accrocher à son oreiller afin d’éviter un tour de rein à chaque vague qui passe. Nico ne supporte plus et rêve que d’une chose: « Une nuit sans rouli ! » Dire qu’on nous a vendu une transat comme un long fleuve tranquille. Le prochain bateau sera une péniche sur les canaux et rivières me dit Nico! Pourquoi pas? Le bateau file à toute vitesse et plus que probablement on arrivera le 22. Une traversée en 14 jours était pour moi utopique mais visiblement W4L presse d’arriver et fait des surf jusqu’à 14 nds des fois. On décide de remettre notre ligne de pêche à l’eau car l’idée de la saucisse sous vide ne m’inspire pas. On a une touche après 1/2h mais la bête était plus forte que nous et arrive à filé avec 30m de ligne et un poulpe rose en plastique percé dans sa gueule. J’espère pour lui que c’est la mode du piercing dans le monde sous-marin sinon je lui souhaite de lancer la mode et d’encourager ses copains poissons à ce nouveau look afin qu’ils viennent à la surface voir le tout beau poulpe blanc que nous venons de remettre à l’eau. Le poulpe blanc a son succès et peu de temps après une nouvelle dorade fait sa curieuse. Cette fois le piercing dans la lèvre a raté et s’est planté dans l’orifice de son oeil globuleux. Je ne sais pas comment elle a fait son compte mais dans cet état là, vaut mieux terminer dans notre assiette qu’à moitié aveugle dans l’océan. La bête de 1m arrive dans le cockpit et Lola au taquet me supplie de faire encore une dissection. Avant sa je coupe 4 beaux filets de 2kg . Et c’est parti pour le cours de bio. Je fends la tête en deux et on est à la recherche du cerveau. Il est tout, tout petit me dit Lola. « Il ne doit pas être très malin,hein maman? » On continu la découpe des branchies, du foie, de l’estomac dans lequel on retrouve un anchois entier qui a du se faire avaler il n’y a pas si longtemps. Et puis les intestins et ce qui suit… beurk! Après elle voulait voir à l’intérieur des yeux et là j’ai dit stop. Mais pourquoi finalement? Avec mon couteau de cuisine sanguinolent en mains, je me sentais comme dans un film gore et le coup d’exploser l’oeil globuleux de cette dorade allait me donner des hauts le coeur. C’est juste ridicule mais j’avais l’impression que cette bête me regardait encore alors qu’il ne restait plus qu’une tête déchiquetée. De nouveau une question de mental, je me sentais coupable et méchante. Il faut savoir qu’à chaque fois que l’on pêche une dorade, on casse un couple. Ces animaux vivent en couple et soit tu es bon et tu pêches le couple ou soit tu en pêche une et tu laisse une veuve ou un veuf pleurer de tristesse ou peut-être que es temps changent et qu’on en faisait de temps en temps des heureux. Qui sait?
Ceci-dit on s’est régalé avec un bon curry-coco-gingembre. Un délice.
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