Wind4life en nav

Wind4life en nav

winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


lundi 8 mai 2017

Turks & Caicos

 8-5-2017

Je reste sans voix. Je suis éblouie. J’ai le souffle coupé. J’y crois à peine. J’essaie de me réveiller pensant être dans un rêve inimaginable. Est-ce bien la réalité? Cette chose existe belle et bien dans ce monde? Un bijou jailli d’une eau turquoise et limpide. Une île sauvage restée intacte où la nature n’a jamais perdu ses droits. Pourvu que ça dure… Il y a 3 bateaux au mouillage, les chants de milliers d’oiseaux me détendent. C’est paisible.
Nous y restons 2 jours et faisons des balades à travers des couleurs de nuances de verts, de beiges sables et de turquoises. Des oeuvres d’arts sont dessinées dans la roche corallienne. Je prends des centaines de photos en espérant immortaliser au mieux cette authenticité.  Nous sommes à Big Sand Cay au sud de Grand Turck.






Nous descendons vers un lagon dans lequel l’eau circule à travers une petite passe d’un mètre à peine. Une petite raie pastenague y trouve sa route dans 10cm d’eau et nous offre un spectacle gracieux de battement d’ailes. On se baigne dans son eau transparente et chaude et vierge. Rien ne nous appartient ici et je me sens petite et vulnérable à chaque pas que je laisse derrière moi. Ce retour à l'état sauvage me plait bien. Tout est si beau, si accueillant mais si fragile. Nous devons respecter ce coin de paradis!



La navigation se complique de jour en jour. Les fonds dessinés sur les cartes ne correspondent pas toujours à la réalité. On navigue à vue et c’est très éprouvant. Je me retrouve à l’avant du bateau et dès que j’aperçois des taches foncées dans cette eau turquoise, je crie: « un peu bâbord, un peu tribord, ralenti Nico! » Un vrai champ de mine, qui peut nous être fatal avec un tirant d’eau de 1m90 et une coque en polyester. Là, j’envie nos amis Talitha avec leur Allures en alu et dériveur. Heureusement qu’ils sont là, devant nous en éclaireur, c’est rassurant. Nous arrivons à South Caicos pour faire la clearance. C’est un mouillage encore magnifique. Nous espérons trouver un peu de wifi et un peu de vie sur terre. Tout est mort. La clearance se fait dans une petite supérette et nous remplissons les papiers sur un gros congélateur au milieu de la boutique pendant que la caissière appelle la douanière au téléphone afin d’avertir que 9 touristes ont débarqué sur son île. Leur anglais est incompréhensible et ils ne font aucun effort quand on leur pose des questions. Je fais un petit tour dans les rayons et je tombe à la renverse quand je vois les prix des denrées. 9$ la boite de Corn Flakes, 6$ pour du mauvais pain de mie, 12$ l’huile alimentaire,… Horriblement cher! Il y a très peu de fruits et légumes frais et ils sont très chers. 1$50 pour un citron vert. Pas facile de se nourrir sainement au plus on remonte vers le nord à moins de se ruiner. On se contente de ce qu’on a encore en stock. Salade de choux, carotte, pain fait maison, une boite de sardine, salade de lentilles, pois chiches, pâtes et riz.




On part à la recherche du wifi dans un bar restaurant juste en face du quai. Il est en travaux mais la dame nous ouvre sympathiquement et nous donne l’accès au wifi gratuitement… enfin, on lui commende un coca quand même. Le wifi est hyper lent mais Nath parvient à relever ses mails et une mauvaise nouvelle leur tombe dessus. L’équiper de Cédric s’est blessé et ne peu plus faire la transat retour avec lui. Ils sont dépités et à 3 semaines du départ sans conection facile, ça va être chaud de trouver une personne pour le remplacer. Ils sont découragés. Nath se fait déjà à l’idée de faire la transat retour en famille mais ça ne l’enchante pas spécialement. Cédric se gratte de partout, rassurez-vous, il n’a pas chopé la galle mais c’est juste un tic d’énervement. Le pauvre. Il s’était fais une joie de remballer femme et enfants en avion et de partager une transat retour entre mecs à la rude. "Joke"... On se mobilise pour envoyer tous des mails et messages pour lui trouver un équipier avec de l’expérience. C’est vrai, il n’y a plus que trois semaines mais j’y crois. Plutôt brune, généreuse et sachant bien tenir la barre, c'est ça? Ne cherche pas trop loin Cédric, elle est déjà à côté de toi et en plus c'est une top chef en dessert. Tu es difficile, mon cher!  On discute le coup autour d’un rhum bien tassé pour se détendre un peu et discutons de la nav de demain.  Une nav que j’appréhende car allons traverser  le ‘bank’ durant 40 milles dans une eau, certes turquoise et paradisiaque, mais avec une profondeur entre 3 et 5 mètres, parsemé de récifs.

Un appel à la VHF: » Cotcotcot, c’est près! » Les 5 enfants ont concocté un petit repas sur W4L digne d’un bon resto italien. Ils ont préparé un bolognèse maison, cuit des pâtes ‘al dente’ et dressé une table pour les adultes à l’extérieur et les enfants à l’intérieur. Ils ont fait ça comme des ‘top chefs’ avec un service à table exemplaire. J’étais prête psychologiquement à retrouver la cuisine de W4L sans dessus-dessous et la surprise fût d’autant plus agréable, quand j’ai vu que tout était resté propre et rangé. On ne le dit pas assez souvent, mais ces enfants sont formidables!




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