Wind4life en nav

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winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


mardi 6 septembre 2016

Ancre bloquée dans le rocher!

6-9-16
Auteur Yaël


Départ pour un petit mouillage en face de Vigo. Je sens que je pose trop de questions au capitaine ce matin. Je pars me coucher dans ma cabine. Je ne dors pas, mais je médite, je réfléchis. Sur un bateau, tu ne peux pas partir bien loin, mais mentalement j’arrive vite à m’évader heureusement. Lola joue dans sa cabine et sensible comme elle est, me rejoint faire des câlins et détendre l’atmosphère sans lui avoir demandé quoi que ce soit. J’entends Yanic et Nico sur le pont à profiter de ce moment à deux et ils s’amusent à faire des bords. Ca va faire plus d’un mois qu’on vit 24h/24H ensemble dans un tout petit espace. Toutes les 10min, je roule une fois à bâbord, une fois à tribord. Lola adore. Je me force à ne pas remonter sur le pont car je veux laisser Yanic et Nico gérer la manoeuvre du mouillage, et aussi parce que je suis un peu têtue sur le coup! Je me sens de trop là! Une fois le mouillage en place, Yanic est descendu rayonnant en me disant tout ce qu’il a pu faire. Maman, c’était chouette seul avec papa! J’avais du plaisir pour lui et je me rends compte que je dois peut-être lâcher prise, même dans des manoeuvres à mes yeux plutôt délicates et parfois même dangereuses. C’est difficile de faire comprendre à un enfants la notion du danger. Et finalement, sur un bateau, il faut être toujours prudent. On est devenu des parents chiants à leurs yeux (Attention Yanic, tiens-toi. Yanic met ton gilet. Attention à la bôme. Marche, et ne cours pas sur un bateau. Accroche-toi quand tu vas à l’avant… Sur une semaine de vacances, c’est acceptable, mais avoir des parents comme ça pendant un an, HELP!!! En déplaise à certains, j’ai décidé de changer de registre et je leur laisse un peu d’air et je suis plus coulante sur le protocole de sécurité. Inch Allah!

C’est un joli petit mouillage en face d’une petite plage de sable fin. Très peu de voiliers, mais pas mal de vedettes, dont une assez proche de nous. Je n’ai rien dis, mais je trouvais quand-même qu’on était très proche. De toute façon on n’allait pas rester là pour la nuit. En fin de journée, on décide de lever l’ancre. Et la suite des aventures continuent… Je décide que Yanic reste sur ça lancée de petit moussaillon et je lui laisse faire toute les manœuvres. Sauf que, pas de chance, notre belle ancre SPADE dédicacée par GGR (surnom du parrain de Yanic) avec écrit dessus ‘Bonnes nuits’ ne veut plus remonter. Le petit mousse essaie de faire de son mieux, mais en vain! Je viens voir ce qui se passe et je me rends compte qu’il va falloir agir autrement. Toujours une petite affaire sur W4L. On est équipé comme des pros heureusement. Nico tente 2 à 3 fois de voir ce qui’il se passe en apnée et remonte à la surface dépité. L’ancre est coincée dans une faille à 9 m de profondeur et est bloquée entre deux gros rochers d’1m environ. Ce serait dommage de devoir abandonner l’ancre maintenant! Nico, décide le plan B et part avec son matos de plongée, un marteau et un burin. Merci Nico d’avoir pris tout ton atelier de bricolage à bord, je comprends de plus en plus que ce sera bien utile sur un bateau (pas trop j’espère!). Il plonge dans une eau, tenez vous bien, à 16°. Et oui, nous sommes en Espagne! Après avoir passé au large de nos côtes Belges, l’eau n’a fait que se refroidir, au plus on descendait vers le sud. D’ailleurs, si je calcule bien, j’ai me suis baignée maximum 5 fois depuis notre départ, et ce surtout pour faire plaisirs aux enfants. Il parait que c’est bon pour la peau et la circulation à partir de 40 ans. Et si vous voulez encore plus de détails… Je suis ressortie avec la peau anesthésiée, les tétons douloureux et j’ai fini dans une douche à 40°.
Revenons en à nos moutons, je dirais même plus, à notre homme grenouille. On est tous les 3, Yanic, Lola et moi à l’avant du bateau à observer les bulles qui remontent à la surface. Dans mes années de plongeuse, on m’a toujours appris de ne jamais plonger seule. Encore une petite entrave à la sécurité, tout ça pour une ancre. Je stresse un peu, et les enfants me rassurent en disant: « Mais maman, tant qu’on voit des bulles, on sait que papa n’est pas mort, hein! ». oui, oui, oui. J’entends le bruit sourd du marteau et du burin véhiculé par la chaine d’ancre jusqu’au bateau. Ca me rassure. Après 20 min, l’homme grenouille refait surface et arrive à peine à parler tellement son visage est tétanisé par le froid. Ca n’a pas marché. Nos amis Espagnols sur la vedette à côté de nous, nous observent depuis un petit temps et on compris depuis le début ce qui se passait. Ils nous proposent gentiment de l’aide. C’est là que je suis contente d’avoir été mouiller proche d’eux tous compte fait. On commence les manoeuvres, accrochons un bout à l’ancre bloquée au fond de l’eau. Et oui, Nico, il va falloir replonger alors que tu ressembles déjà à un Schtroumph. C’est fou comme le corps trouve encore de l’énergie quand on est en mode 'STRESS'. Une fois le bout accroché, la vedette se rapproche de nous et après quelques essais et manœuvres délicates, grâce à la puissance de leur moteur, ils finissent par la décrocher cette belle ancre toute neuve! On est tous soulagés! Gracias, gracias, muchos gracias. Nico, sort quelques bières belges pour leurs offrir, mais ils n’en veulent pas et ils sont juste contents pour nous  d’avoir récupéré notre ‘bonnes nuits’ et ils reprennent leurs route en nous souhaitant ‘Buen Viaje’! Je prends ça comme un signe positif pour la suite de notre voyage.


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