Wind4life en nav

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winD4life

Un tour de l'Atlantique en famille pendant un an à bord de notre voilier winD4life, un Sun Odyssey 42.1 de 1994.
Un projet de vie... Une aventure qui commence...
Bonne lecture,
Nicolas, Yaël, Yanic et Lola


mardi 3 janvier 2017

Les grenadines avec Doanatienne

3-1-2017

On quitte St-Anne pour les Grenadines. Je suis toujours bien arrangée et Donatienne découvre la joie de la navigation. « Ca bouge beaucoup, non? » me dit-elle. Je souris. Elle est encore un peu jet laguée  et elle est crevée. Les enfants sont excités, se disputent pas mal, sont arrogants et moi à moitié handicapé et Nico stressé car de nouveau on prend l’eau par les bagues de safran et cette fois la pompe de cale tourne en continu. On parvient à s’engueuler et Donatienne assiste à une tranche de vie moins drôle mais réelle sur un voilier. La pompe n’aspire plus rien tellement le filtre est rempli de saletés. A peine arrivée, Donatienne est déjà mise à rude épreuve surtout que je ne suis plus trop opérationnelle. Comme on dit par chez nous: « Elle sait la contre »!. Heureusement la navigation est courte et nous arrivons au premier petit mouillage mignon de Marigot Bay sur l’île de St-Lucie. Nous y retrouvons le bateau Ioda et buvons un petit verre ensemble. On s’échange les livres sur la liseuse et quittons tôt le lendemain matin pour Bequai.


La baie de Bequai est grande et bondée. Au premier regard je ne retrouve pas l’ambiance des eaux transparentes mais en allant à terre sur la petite plage de sable blanc, je retrouve des ressemblances à la photo dans le Patuelli (guide des Antilles pour navigateur). Ouf, on s’y sent bien, les gens sont très accueillants. Nous passons un peu de temps pour la clearance mais ça fait partie du jeu. Les petits marchés de fruits et légumes sont assez chers mais ils sont bons. Donatienne prend le rôle de coiffeuse et arrive enfin à persuader Lola de couper au moins 10cm de sa chevelure blonde. Il était temps et ça fait du bien aux cheveux.


Nous y restons quelques jours et partons faire la visite du centre des tortues marines. Ce centre élève et a relâché plus de 900 tortues afin de re-développer l’espèce plus rapidement car les locaux ont le droit de les tuer pour les manger. Les enfants ont apprécié les voir de tout près et même de pouvoir les toucher. Chose plus compliqué dans leur milieu naturel. Lola en a même baptisée une «Quequette ».




Prochaine île en vue, les Tobago Cays. Un mouillage mythique et idyllique des grenadines. Nous craignons un mouillage bondé et finalement nous nous y trouvons à maximum 10 bateaux. Chose très rare d’après radio ponton. C’est splendide. Mon dos se porte de mieux en mieux et j’ai arrêté les médocs qui me donnaient trop de somnolences et de nausées. Je me sentais finalement mieux sans. Je suis partie nager avec Donatienne avec palme , masque , tuba et je ne la sens pas très à l’aise. Elle préfère garder la tête hors de l’eau et les pieds sur terre. La balade sur le sable blanc tout doux lui convient mieux. Ceci-dit c’est loin d’être désagréable. Nous faisons la connaissance d’un boat-boy Free Willy qui est venu faire une petite papote sympa et nous lui avons acheté deux petits T-shirt sympa pour nos cousins Mano et Naïa. Malin, malin, ce Willy mais c’est de bon coeur que nous partageons du temps avec lui. On sait très bien comment ils fonctionnent et nous jouons le jeu dans la joie et la bonne humeur. On part faire du snorkeling sur l’île de Baradal voir des dizaines de tortues. Même Donatienne avec son masque de cosmonaute ne résiste pas à la tentation de suivre un reptile marin qui vient lui titiller les orteils. J’ai déjà vu des tortues en plongée sous-marine mais jamais en snorkeling et en plus elle ne sont pas farouches.



On quitte ce beau mouillage pour Chatham Bay sur l’île d’Union. Yanic fait une très belle plongée avec Nico et il découvre une grotte avec une bonne quinzaine de grosses langoustes mais en remonte aucune. Nous sommes mouillés dans une baie en face d’une plage avec 4 petits restos. C’est l’endroit recomandé par Sylvie Guillaume pour ses bonnes langoustes et nous partageons un repas délicieux avec 2 autres bateaux français au resto Shark Attack , éclairés rien qu’à la bougie. Une atmosphère géniale qui se termine comme il se doit à boire des ti-punchs à 6 sur un voilier GibSea 32.  
Le lendemain c’est Donatienne qui a mal aux cheveux.




C’est l’heure de partir découvrir Mayreau. On arrive au mouillage à Salt Whistle bay et c’est la foire d’empoigne. Les boat-boys nous tournent autour comme des vautours et veulent nous guider vers les bouée de mouillage. Au départ , on voulais juste ancrer mais les bouées sont misent de telle sorte que mouiller à l’ancre devient compliqué. Pas grave, on s’offre une bouée à 60 $Caraibéens. L’endroit est très touristique mais très joli. On part faire une belle balade jusqu’à l’autre côté de l’île et arrivons à un point de vue panoramique sur les Tobago Cays. Une vrai carte postale. C’est splendide. On descend vers le village pittoresque jusqu’à la plage. les enfants courent vers le ponton et se jettent à l’eau. Nico repère une annexe avec le nom du bateau ’Sunday Morning’. Incroyable, c’est l’ancien bateau d’Antoine qu’on voit au loin au mouillage. On rencontre Mathieu, l’ancien marin d’Antoine qui est le capitaine des nouveaux propriétaires Anglais de Sunday Morning. On discute le coup 5 minutes  et c’est comme si on avait nos amis les Beernaerts pas loin de nous. On rebrousse chemin vers notre mouillage et qui se retrouve à coté de nous? Sunday Morning. On prend des photos comme des paparazzis et nous les envoyons à Virgie et Antoine. Souvenir souvenir…







Les mouillages sont très rouleurs par ici et les nuits ne sont pas commodes. Donatienne à testé toutes les cabines  (sauf la nôtre)  et le  carré du bateau. Elle ne s’habitue pas au bruit et au grincement des vaigrages, au mouvement de houle, au bruit de l’eau sur la coque et le sifflement du vent dans les haubans. Elle nous admire! Elle nous avoue que le bateau, ce n’est pas son truc mais elle est juste heureuse de passer du temps avec nous. Elle nous dit qu’on a changé. Les enfants ont une autre manière de parler peut-être parce qu’ils sont en permanence entourés d’adultes. Nous sommes finalement tout le temps ensemble et des fois ça dérape et on n’a plus toujours la notion de la manière dont on se parle. Nous sommes aussi en permanence dans une relation d’équipe et on perd un peu la notion de parents-enfants et ces petits être sont sollicités comme des petits adultes en fin de compte. Ce n’est pas plus mal d’avoir un regard extérieur afin de remettre les pendules à l’heure. On ne triche pas sur un bateau et sur du long terme je pense que l’homme devient un peu basique et se laisse emporter par l’environnement dans lequel il évolue.  La mer c’est brut et on retourne du coup un peu à l’état brut aussi. Ceci explique que nous ne vivons pas les mêmes choses de la même manière et qu’un décalage peut se faire ressentir. Comme tu le disais bien, rien n’est critiquable, on vit juste autrement durant un an. Nous sommes en mode voyage et vous êtes en mode vacances. Tu ne t’es peut-être pas attendue à ça mais au bout du compte on est tous très heureux avec notre mode de vie et d’avoir partagé ce petit bout de voyage avec toi.

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